PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en hausse mardi à l'ouverture après trois séances d'affilée dans le rouge et un creux depuis décembre 2020 pour l'indice paneuropéen Stoxx 600 mais les facteurs à l'origine de la baisse des actions, comme la remontée rapide des taux d'intérêt, le risque accru d'une récession et les turbulences sur le marché des changes sont loin d'avoir disparu.

Les contrats à terme sur indices suggèrent une hausse de 0,48% pour le CAC 40 à Paris, de 0,89% pour le Dax à Francfort, de 0,51% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,87% pour l'EuroStoxx 50.

"Je pense que tout le monde a senti qu'on a navigué dans un tsunami d'informations la semaine dernière après l'une des semaines les plus incroyables de mémoire récente sur le plan macroéconomique", écrit dans une note Jim Reid, stratège chez Deutsche Bank.

Signe que la nervosité des investisseurs n'est pas complètement retombée, l'indice mesurant la volatilité aux Etats-Unis est toujours à un plus haut de trois mois, à 32 points, tandis que son équivalent européen a fini lundi au-dessus de 30 points.

Aux changes, la livre sterling tombée lundi en séance à 1,0327 dollar, son plus bas niveau depuis le passage du Royaume-Uni au système décimal au début des années 1970, remonte mardi à 1,08035 dollar. La Banque d'Angleterre (BoE) a déclaré surveiller de très près les marchés financiers, ajoutant qu'elle n'hésiterait pas relever ses taux d'intérêt si nécessaire.

Au Japon, où les autorités sont intervenues la semaine dernière sur le marché des changes pour soutenir le yen face au dollar, la banque centrale et les responsables politiques ont multiplié depuis de nouvelles mises en garde face aux "mouvements de spéculation" sur les devises.

Le dollar reprend mardi son souffle, cédant 0,29% face à un panier de devises de référence, après avoir touché lundi son plus haut niveau depuis mai 2002.

En zone euro, où l'euro a reflué lundi à un nouveau plus bas de 20 ans, à 0,9569 dollar, la monnaie unique remonte mardi à 0,965 dollar (+0,46%).

Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, a déclaré lundi que la BCE n'avait pas vocation à corriger des erreurs de politique intérieure. Elle doit encore s'exprimer ce mardi à 11h30 GMT à l'occasion d'un débat organisé par la Banque de France.

A WALL STREET

La Bourse de New York a encore fini en baisse lundi, les analystes estimant que les investisseurs ont "jeté l'éponge" après la hausse des taux de la Réserve fédérale américaine.

L'indice Dow Jones, tombé en "bear market" (marché baissier), a cédé 1,11%, ou 329,6 points, à 29.260,81 points.

Le S&P-500, plus large, a perdu 38,19 points, soit 1,03%, à 3.655,04 points, au plus bas depuis la mi-juin.

Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 65 points (-0,60%) à 10.802,92 points.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini sur un gain 0,56% à 26.579,19 points et le Topix, plus large, a avancé de 0,47% à 1.873,01 points.

En Chine, le SSE Composite de Shanghai s'octroie 0,79% et le CSI 300 gagne 0,8%, les marchés d'actions s'acheminant vers un rebond après séances d'affilée dans le rouge.

La tendance positive est tirée par les valeurs du tourisme à l'approche de la fête nationale chinoise prévue le 1er octobre et grâce à l'allègement des restrictions sanitaires à Hong Kong et Macao.

Les autorités chinoises de régulation des Bourses ont également demandé à certains gestionnaires de fonds et courtiers de s'abstenir de ventes massives d'actions avant le congrès du Parti communiste prévu le 16 octobre, afin d'éviter de fortes fluctuations sur les marchés, ont déclaré deux sources.

TAUX

Sur les marchés asiatiques, les rendements des Treasuries à dix ans et deux ans sont stables mardi et se traitent respectivement à 3,8698% et 4,3015%. Le premier a bondi en séance lundi de plus de 20 points à 3,933%, soit un sommet de 12 ans.

Les rendements obligataires à court terme en Europe progressent encore: celui du Bund allemand à deux ans, qui a touché lundi en séance un sommet depuis décembre 2008 à 2,031% avant de réduire ses gains à 1,943%, s'affiche mardi à 1,977%. Le taux du dix ans a lui atteint lundi en séance un plus haut depuis décembre 2011, à 2,132%.

PÉTROLE

Les cours pétroliers, tombés lundi à un creux de neuf mois en raison de l'appréciation du dollar et des craintes sur la demande mondiale, se redressent un peu mardi.

Le Brent prend 1% à 84,90 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 1,11% à 77,56 dollars.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Jean-Stéphane Brosse et Kate Entringer)

par Claude Chendjou