PARIS - Les défenseurs de la planète joindront leurs mains dans quelques heures à Paris pour former une longue chaîne humaine alors que les dirigeants afflueront du monde entier dans la capitale française pour la COP21, la conférence des Nations unies sur le réchauffement climatique.

Cette 21e conférence de la convention de l'Onu sur le climat (COP21) est présentée comme une des dernières chances d'engager la planète sur la voie d'une économie sobre en énergie fossile et en carbone, avant que son réchauffement ne prenne des proportions catastrophiques.

Deux semaines après les attentats du 13 novembre qui ont fait 130 morts, l'instauration de l'état d'urgence et l'interdiction de la manifestation prévue à l'origine ont contraint les militants écologistes à revoir leurs projets de protestations à la baisse.

Le long du parcours de trois kilomètres initialement prévu pour la manifestation interdite, entre la place de la République et la place de la Nation, quelque 3.400 personnes s'accrocheront les unes aux autres pour former une chaîne humaine statique.

Ce week-end, plus de 2.000 manifestations sont prévues partout dans le monde, de Sydney, à Djakarta, en passant par Berlin, Londres, Sao Paulo et New York.

Dans le cadre de l'état d'urgence, la France a assigné à résidence 24 écologistes jugés susceptibles de manifester violemment à l'occasion de la COP21, a annoncé hier le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui a dit assumer "totalement" cette décision.

PARIS - La préfecture de police de Paris a appelé les usagers à éviter d'emprunter les transports en commun "sauf nécessité", afin d'éviter un engorgement du réseau à l'occasion de l'ouverture de la COP21.

Des axes importants, notamment les autoroutes A1 et A6 ainsi que le périphérique Ouest, seront par ailleurs en partie fermés à certaines heures.

STRASBOURG - Près de 1.000 personnes représentant un risque pour la sécurité ont été refoulées avant leur entrée en France depuis la mise en place de contrôles aux frontières à la suite des attentats du 13 novembre, a déclaré Bernard Cazeneuve.

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LONDRES - Le gouvernement britannique n'est pas sûr de demander au Parlement un vote autorisant des frappes aériennes contre l'Etat islamique (EI) en Syrie, déclare le ministre de la Défense Michael Fallon dans un entretien au Sunday Telegraph, estimant que ce sera "difficile" si le chef de l'opposition Jeremy Corbyn ordonne à ses députés de s'y opposer.

Les conservateurs ne détenant qu'une petite majorité aux Communes, le Premier ministre David Cameron souhaite que des députés autres que les conservateurs votent la décision de frapper l'Etat islamique en Syrie et non plus seulement en Irak.

Or, le chef des travaillistes, Jeremy Corbyn, souhaite que tous les élus de son parti aux Communes votent contre des frappes aériennes en Syrie. Mais une grande partie de ses députés et notamment le numéro deux du Labour, Tom Watson, souhaitent qu'il n'y ait pas de consigne de vote.

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BRUXELLES - Les dirigeants de l'Union européenne espèrent signer un accord avec la Turquie aujourd'hui à Bruxelles qui offre à Ankara des financements en échange de son engagement à endiguer le flot de migrants arrivant en Europe.

Hier, l'armée macédonienne a commencé à ériger une clôture métallique le long de la frontière grecque, suivant l'exemple de plusieurs pays de l'Union européenne afin de refouler les "migrants économiques".

La police macédonienne a fait usage de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes pour disperser une manifestation de migrants bloqués depuis plusieurs jours à la frontière avec la Grèce et qui réclament de pouvoir rejoindre l'Europe de l'Ouest.

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MOSCOU - Vladimir Poutine a imposé hier par décret une série de sanctions économiques contre la Turquie pour protester contre la destruction d'un avion russe par des F16 turcs mardi près de la frontière syrienne.

Le décret vise notamment les importations de certains produits turcs mais n'en précise pas la liste.

Les activités en Russie de certaines entreprises turques seront également limitées. Une liste est en cours d'élaboration. L'embauche d'employés turcs par des entreprises russes sera aussi affectée à compter du 1er janvier.

Les vols charter entre la Russie et la Turquie seront par ailleurs interdits tandis que les agences de voyages et tour-opérateurs russes vont devoir cesser de commercialiser des séjours en Turquie. En 2014, 4,4 millions de Russes, dont 3,3 millions de touristes, se sont rendus en Turquie.

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DIYARBAKIR, Turquie- Un avocat kurde de renom, militant des droits civiques, a été tué d'une balle dans la tête dans des circonstances confuses hier à Diyarbakir, la grande ville majoritairement kurde du sud-est de la Turquie.

Pour le Parti démocratique des peuples (HDP, pro-kurde), Tahir Elci, qui était le bâtonnier du barreau local, a été la cible d'un "assassinat planifié".

Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a appelé à la prudence, soulignant qu'à ce stade de l'enquête, il n'était pas possible d'établir si l'avocat avait été pris dans une fusillade visant des policiers, ou s'il avait été assassiné.

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NAMUGONGO, Ouganda - Le pape François se rend aujourd'hui en Centrafrique, troisième et dernière étape de sa visite en Afrique, sans doute la plus dangereuse. Des mesures de sécurité ont été mises en oeuvre par les militaires français et par les soldats de la mission de l'Onu pour assurer sa protection.

Hier en Ouganda, le chef de l'église catholique s'est rendu sur le plus important lieu saint du pays où il a célébré une messe devant des dizaines de milliers de fidèles réunis sur des collines entourant ce sanctuaire érigé à la mémoire de martyrs chrétiens tués au 19e siècle pour leurs convictions religieuses.

François a célébré la mémoire de 25 convertis anglicans et de 22 catholiques qui furent tués lors de persécutions, et pour la plupart brûlés vifs, entre 1884 et 1887 sur ordre du roi Buganda Mwanga II. Le souverain pontife a ensuite participé à un rassemblement de la jeunesse à Kampala.

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OUAGADOUGOU - Un peu plus d'un an après la chute de Blaise Compaoré et deux mois et demi après un putsch manqué, le Burkina Faso organise aujourd'hui des élections clés pour son avenir.

Le double scrutin, présidentiel et législatif, devait se tenir le 11 octobre mais a été repoussé à la suite de la tentative de coup d'Etat menée par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), aujourd'hui démantelée.

Sur les 14 candidats à la présidence, les observateurs estiment que deux ont une réelle chance de l'emporter: Roch Marc Kaboré, du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), ex-Premier ministre de Compaoré, et l'homme d'affaires Zéphirin Diabré, à la tête de l'Union pour le progrès et le changement (UPC).

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DAKAR - Deux casques bleus guinéens et un civil originaire du Burkina Faso ont été tués hier à Kidal dans le nord du Mali lors d'une attaque contre une base de l'Onu revendiquée par le groupe djihadiste Ansar Dine.

La force de l'Onu (Minusma) précise que l'attaque a débuté vers 04h00 (4h00 GMT) par des tirs de mortier qui ont également blessé 20 personnes dont quatre sérieusement.

Ansar Dine est le groupe islamiste malien dirigé par Iyad Ag Ghali, membre de la coalition de mouvements islamistes armés qui avait pris en 2012 le contrôle du nord du Mali et progressait vers la capitale, Bamako, avant d'être stoppée en janvier 2013 par les soldats français de l'opération Serval.

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YAOUNDE - Deux attentats suicide conjoints, attribués au groupe islamiste Boko Haram, ont fait au moins cinq morts hier à Dabanga, un village de la région de l'Extrême-Nord du Cameroun aux confins du Nigeria et du Tchad.

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COLORADO SPRINGS, Colorado - Une fusillade dans un centre d'avortement du planning familial à Colorado Springs, aux Etats-Unis, a fait trois morts dont un policier et neuf blessés vendredi, ont annoncé les autorités qui ont arrêté un suspect.

Barack Obama a une nouvelle fois exprimé son désarroi face à ce type d'incident, affirmant qu'il fallait "faire quelque chose" pour rendre plus difficile l'accès aux armes à feu.

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PARIS - La droite pourrait remporter quatre régions, la gauche en conserver trois et le Front national en conquérir deux lors des élections de décembre, selon l'institut BVA qui table sur une issue incertaine dans les trois dernières régions.

Les Républicains et leurs alliés paraissent en mesure de remporter la majorité des suffrages au second tour en Ile-de-France, dans le Centre-Val-de-Loire, dans les Pays de la Loire et en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.

Le Parti socialiste et ses alliés semblent à même de conserver la Bretagne, le Languedoc-Roussillon-Midi Pyrénées et l'Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.

Deux régions pourraient être dirigées par le Front national en cas de triangulaires: le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, où Marine Le Pen est créditée de 44% d'intentions de vote au second tour, et la Provence-Alpes-Côte d'Azur, où Marion Maréchal-Le Pen recueille 43% d'intentions de vote.

Enfin, l'issue du scrutin est jugée très incertaine en Normandie (ballottage entre gauche, droite et extrême droite), en Auvergne Rhône-Alpes (ballottage entre gauche et droite), et en Bourgogne-Franche-Comté (ballottage droite/extrême-droite).