Grab en Asie, Mediawan en Europe, WeWork, Virgin Galactic ou plus récemment SoFi technologies aux Etats-Unis… Les introductions facilitées par ces sociétés à chèque en blanc se multiplient de part et d’autre de l’Atlantique, et ont immanquablement attiré l’attention de la SEC. 

Etant donné que ces entités n’ont pas d’activité opérationnelle avant leur arrivée en bourse, elles ne sont pas soumises aux mêmes obligations que les entreprises traditionnelles lors de leur introduction, et ne disposent pas d’historique pour prouver leur santé, leur bien fondé ou la croissance future de leurs activités. Et c’est bien là que réside le problème. 

En juillet dernier, la SEC a infligé une amende à Momentus, dans le cadre de sa fusion avec Stable Road Acquisition Company, pour avoir menti sur sa technologie. La société d'infrastructures spatiales se targuait d’avoir étrenné sa techno à plusieurs reprises avec succès, quand un seul test avait été réalisé, et s’était soldé par un échec. Dès lors, mefia te

Cette semaine, ce sont deux SPAC très en vue qui ont vu leur route barrée par l’autorité : Lucid Motors, la start-up de véhicules électriques qui a fusionné avec Churchill Capital Corp. IV au premier semestre de cette année, et Trump Media and Technology Group (TMTG), qui ambitionne d’intégrer les marchés publics via la coquille Digital World Acquisition Corp (DWAC), pour porter Truth, le réseau social de l’ancien président des Etats-Unis. 

La première fait l’objet d’un examen minutieux de la SEC et devra fournir des documents relatifs à ses projections et déclarations. La seconde, pas encore constituée, est déjà sous enquête. Le gendarme souhaite s’enquérir de la genèse du projet : les discussions de fusion auraient été entamées bien avant la communication au grand public, ce qui constituerait une première violation des règles qui s’appliquent aux SPAC. 

Le nouveau zèle de l'institution quant à ces véhicules n’est pas sans effet. Outre décupler la vigilance des futurs investisseurs, cette attention aurait d’ores et déjà un effet dissuasif sur les sociétés qui comptaient sur ces transactions. De quoi refroidir sérieusement cette tendance naissante, ou au moins, d'en gripper les cylindres. 

 

Dessin d'Amandine Victor