TEL AVIV/GAZA, 17 octobre (Reuters) - Le président américain Joe Biden se rendra mercredi en Israël pour affirmer sa solidarité avec l'État hébreu, et alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a accepté de laisser l'aide humanitaire atteindre les habitants assiégés de Gaza, a indiqué Washington.

Des camions transportant de l'aide humanitaire ont atteint Rafah, le seul point de passage vers l'Égypte depuis l'enclave palestinienne. Un témoin a déclaré à Reuters que quelque 160 camions ont quitté la ville égyptienne voisine d'Al-Arish.

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a annoncé la visite de Joe Biden à l'issue de plusieurs heures d'entretiens avec Benjamin Netanyahu, au cours desquels ce dernier a accepté d'élaborer un plan visant à acheminer l'aide humanitaire aux civils de Gaza.

"Le président entendra ce dont Israël a besoin pour défendre son peuple et nous continuerons à travailler avec le Congrès pour répondre à ces besoins ", a déclaré Antony Blinken. Joe Biden souhaiterait également "entendre Israël sur la manière dont seront menées ses opérations de manière à minimiser les pertes civiles et à permettre l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaza d'une manière qui ne profite pas au Hamas".

Washington tente également de rallier les États arabes afin d'éviter une guerre régionale plus large, après que l'Iran a promis une "action préventive" du "front de résistance" de ses alliés, dont le mouvement Hezbollah au Liban.

Après sa visite en Israël, Joe Biden se rendra en Jordanie pour y rencontrer le roi Abdallah II, le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a déclaré le porte-parole américain chargé de la sécurité nationale, John Kirby.

LES FRAPPES SE POURSUIVENT

L'armée israélienne a par ailleurs déclaré avoir frappé des cibles militaires du Hamas et du Djihad islamique au cours de la nuit, notamment le quartier général du Hamas et une banque utilisée par le groupe. Au moins 49 Palestiniens ont été tués lors d'une frappe israélienne à Khan Younis et Rafah, a déclaré le ministère de l'Intérieur de Gaza.

Israël affirme que les combattants du Hamas ont capturé 199 otages au cours de leur attaque. Le Hamas a déclaré que les étrangers parmi les captifs étaient ses "invités" et qu'ils seraient libérés "lorsque les circonstances le permettront", tout en précisant que son objectif était d'échanger les captifs israéliens contre des Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

Le Hamas a diffusé lundi une vidéo dans laquelle on voit une franco-israélienne se faire soigner par un infirmier. Elle s'est identifiée comme étant Mia Schem, 21 ans, et a demandé à être rendue à sa famille le plus rapidement possible.

En se rendant en Israël en plein conflit, Joe Biden a pris une décision rare et risquée censée témoigner du soutien américain à Benjamin Netanyahu, les États-Unis tentant d'éviter un embrasement régional impliquant l'Iran, le Hezbollah libanais et la Syrie.

Alors qu'Israël prévoit une invasion terrestre de Gaza pour éradiquer le Hamas, les affrontements transfrontaliers se sont intensifiés avec le Hezbollah sur un second front, à la frontière nord d'Israël avec le Liban.

Israël, qui masse des troupes à la frontière de Gaza, a demandé à plus d'un million d'habitants de la moitié nord de l'enclave de fuir vers le sud pour leur sécurité. Le Hamas leur a dit de rester sur place.

Les Nations unies affirment qu'il est impossible de déplacer autant de personnes sans provoquer une catastrophe humanitaire, et affirment qu'un million d'habitants de Gaza ont déjà été chassés de chez eux. (Reportage Nidal al-Mughrabi, Bassam Massoud et Nuha Sharaf à Gaza ; Ari Rabinovitch, Dan Williams, Henriette Chacar, Dedi Hayun, Maayan Lubell, Emily Rose, James Mackenzie et John Davison à Jérusalem ; Parisa Hafezi à Dubaï ; Humeyra Pamuk, Hatem Maher, Ahmed Tolba et Omar Abdel-Razek au Caire, Trevor Hunnicutt, Nandita Bose, Rami Ayyub et Katharine Jackson à Washington ; Michelle Nichols aux Nations unies ; rédigé par David Brunnstrom et Stephen Coates ; version française Augustin Turpin, édité par Kate Entringer)