PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé dans le désordre lundi, tandis que Wall Street évoluait dans le rouge à mi-journée à l'issue d'une séance volatile sur les marchés d'actions liée à l'approche de la publication des décisions de plusieurs grandes banques centrales cette semaine.

À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,26% à 6.061,59 points. Le Dax allemand a en revanche avancé de 0,49%.

La Bourse de Londres est restée fermée à l'occasion des funérailles de la reine Elizabeth II..

L'indice EuroStoxx 50 a reflué de 0,03%. Le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 ont chacun abandonné 0,09%.

Les Bourses en Europe, qui ont évolué dans le rouge pendant une bonne partie de la séance, se sont retournées un peu plus de deux heures après l'ouverture des marchés américains dans le sillage du rebond des trois principaux indices de Wall Street, avant de finir en ordre dispersé.

Elles avaient enregistré en Europe vendredi leur pire performance en trois mois, tandis qu'à Wall Street les indices avaient accusé leur semaine la plus médiocre depuis celle s'achevant le 26 août.

"Les marchés seront à la recherche d'une direction jusqu'à la réunion de la Fed, il n'y aura pas beaucoup de trading sur les actions d'ici là", a déclaré Christopher Grisanti, stratège actions chez MAI Capital Management, faisant référence au grand rendez-vous de deux jours de la banque centrale américaine qui débute mardi.

L'indice CBOE de la volatilité aux Etats-Unis, en hausse de 26,65 points (+1,33%), est toujours proche de son sommet de deux mois atteint la semaine dernière. Son équivalent européen a légèrement reflué, de 0,92% à 26,18 points.

Aux Etats-Unis, les marchés monétaires tablent sur une hausse d'au moins 75 points des taux de la Fed mercredi et la probabilité d'un relèvement de 100 points est évaluée à 21% selon le baromètre Fedwatch de CME Group.

En zone euro, où les taux ont été relevés ce mois-ci également de 75 points, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, doit s'exprimer mercredi lors d'un événement organisé par la Frankfurter Gesellschaft für Handel, Industrie und Wissenschaft.

Les communiqués de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ), de la Banque nationale suisse (BNS) et de la Banque d'Angleterre (BoE) sont quant à eux attendus jeudi. Hormis le Japon qui devrait opter pour le statu quo, un durcissement monétaire est également attendu dans ces pays.

VALEURS EN EUROPE

Sur le Stoxx 600 paneuropéen, le secteur de l'automobile (+0,74%) a figuré parmi les plus importantes hausses, tandis que de l'autre côté du spectre, l'immobilier (-1,36%) a accusé la plus forte baisse, dans la perspective d'une poursuite de la remontée du coût du crédit.

Dans l'actualité entreprises, TF1 et M6 ont reculé respectivement de 2,33% et 3,43% après l'abandon de leur projet de fusion.

Volkswagen, qui vise pour Porsche une valorisation de 75 milliards d'euros dans le cadre de l'IPO de sa filiale, a gagné 1,06%.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,15%, le Standard & Poor's 500 de 0,23% et le Nasdaq de 0,35%

Microsoft cède 1,29%, tandis qu'Apple et Tesla, en hausse respectivement 0,96% et 1,15%, profitent d'achats à bon compte malgré l'imminence d'une nouvelle hausse des taux d'intérêt.

Take-Two Interactive Software recule de 0,48%, l'agence Bloomberg ayant rapporté dimanche que des séquences de son jeu "Grand Theft Auto VI" ont été diffusées en ligne par des pirates.

CHANGES

Aux changes, le dollar est stable (+0,07%) face aux autres grandes devises, avant la décision de la Fed. Le billet profite de son statut d'actif refuge et des anticipations d'une possible hausse du coût du crédit plus importante aux Etats-Unis qu'ailleurs.

L'euro, en repli de 0,09%, se traite à 1,0006 dollar, légèrement au-dessus de la parité avec le billet vert.

TAUX

Sur le marché obligataire, les rendements ont touché lundi de nouveaux sommets avant les décisions des banques centrales.

Celui du Bund allemand à dix ans, référence pour l'ensemble de la zone euro, est monté en séance à 1,81%, au plus haut depuis la mi-juin, avant de retomber en clôture à 1,791% (+2,6 points). Le deux ans, le plus sensible à l'évolution des taux d'intérêt, a grimpé jusqu'à 1,614%, très près de son pic de 11 ans touché vendredi à 1,62%, avant de finir à 1,60% (+5,1 points).

Philip Lane, économiste à la BCE, a déclaré durant le week-end que la remontée des taux d'intérêt pourrait se poursuivre jusqu'à l'année prochaine, tandis que Luis de Guindos, le vice-président de l'institution, a dit lundi que les prochaines hausses de taux dépendraient des données macroéconomiques.

Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans a bondi en séance à 3,518%, au plus haut depuis avril 2011, et le deux ans a avancé à 3,942%, son niveau le plus élevé depuis novembre 2007.

PÉTROLE

Les cours pétroliers sont également volatils, les investisseurs étant partagés entre la vigueur du dollar, la perspective d'une baisse de la demande au regard du relèvement attendu des taux d'intérêt aux Etats-Unis et les inquiétudes sur l'offre.

Le Brent grignote 0,07% à 91,29 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,05% à 85,07 dollars.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Sophie Louet)

par Claude Chendjou