CANBERRA, 8 octobre (Reuters) - L'affirmation de l'Australie selon laquelle elle ne pouvait pas informer la France de ses négociations secrètes avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne concernant la construction de sous-marins nucléaires est "puérile", a déclaré vendredi l'ambassadeur de France à Canberra.

Les Etats-Unis, l'Australie et la Grande-Bretagne ont annoncé le 15 septembre un partenariat stratégique pour la région indo-pacifique qui prévoit l'achat par Canberra de sous-marins à propulsion nucléaire de fabrication américaine, et donc l'annulation d'un contrat de plusieurs dizaines de milliards d'euros pour l'achat de 12 sous-marins français.

Le Premier ministre australien, Scott Morrison a dit avoir fait part à Paris de ses préoccupations concernant le contrat avec Naval Group, mais qu'il ne pouvait pas révéler les discussions avec les Etats-Unis avant que le partenariat stratégique ne soit conclu.

L'ambassadeur de France en Australie, Jean-Pierre Thebault, a néanmoins dit que la France était un partenaire sécuritaire proche des Etats-Unis, de l'Australie et de la Grande-Bretagne et qu'on pouvait lui faire confiance avec de telles informations.

"Il est puéril de dire qu'il était impossible de consulter la France", a déclaré vendredi Jean-Pierre Thebault à la radio ABC, ajoutant que le président américain Joe Biden et le secrétaire d'Etat Antony Blinken avaient dit que la situation aurait pu être gérée de manière plus appropriée.

"Ils ont officiellement déclaré que les choses auraient dû se faire différemment, qu'il y aurait dû y avoir des consultations".

Jean-Pierre Thebault retournera bientôt en Australie où il examinera la détermination de Canberra à rétablir les liens avec Paris. (Reportage Colin Packham; version française Camille Raynaud)