"Le marché européen peut encore gagner 10 à 15% cette année. La hausse sera plus heurtée qu'en 2017, avec des chocs de la volatilité, mais bien réelle. Cependant, ce scénario changerait complètement en cas de guerre commerciale qui est bien le principal danger". Stéphane Monier, directeur des investissements pour la banque privée Lombard Odier, lançait récemment cet avertissement devant quelques journalistes. Pour lui, c'est bien le retour de menaces protectionnistes qui pourrait faire dérailler les marchés, plutôt qu'une erreur de politique monétaire de la part des banques centrales.

"Je suis plutôt confiant dans le dossier du commerce mais il est clair que, si une guerre commerciale devait se déclencher, nous vendrions nos actions au profit d'obligations indexées sur l'inflation par exemple", assure Stéphane Monier. Une guerre commerciale serait synonyme de moindre croissance du commerce mondial, ce qui pèserait sur la croissance économique mondiale. Alors que le niveau d'endettement des acteurs économiques est reparti fortement à la hausse, leurs capacités de remboursement seraient altérées.

Au chapitre géopolitique, le directeur des investissements pour la banque privée Lombard Odier met surtout en lumière deux évolutions majeures selon lui. D'abord, l'essor de la Chine qui prend le pas sur les Etats-Unis. Ensuite, Stéphane Monnier observe une "guerre larvée" entre des régimes autoritaires d'un côté, qui montent en puissance (Chine, Russie, Iran, Turquie...) et, de l'autre, les pays démocratiques.