(Actualisé avec départ d'un convoi de bus pour l'évacuation)

AMMAN, 18 juillet (Reuters) - Des insurgés syriens et des négociateurs iraniens ont conclu un accord sur l'évacuation de milliers d'habitants de deux localités chiites assiégées par les rebelles, dans le nord-ouest de la Syrie, en échange de la libération de plusieurs centaines de détenus des prisons du régime syrien, a-t-on appris mardi de source proche de l'opposition.

Les négociateurs d'Hayat Tahrir al Cham, coalition rebelle dominée par l'ex-Front al Nosra, et des Gardiens de la Révolution iraniens ont conclu un accord en vertu duquel tous les habitants seront évacués des villages à prédominance chiite d'Al Foua et de Kefraïa, dans la province d'Idlib.

Selon un cadre des forces progouvernementales, une centaine de cars se dirigent vers les deux localités où 6.000 personnes et 300 alaouites détenus par les rebelles doivent être évacués.

"Nous travaillons actuellement aux dispositions logistiques", a déclaré un rebelle islamiste au fait de ces négociations secrètes, auxquelles la Turquie a aussi été associée, et qui s'inscrivent dans le cadre d'un accord conclu l'an dernier mais jamais intégralement appliqué.

En avril 2017, des milliers d'habitants de ces deux localités chiites avaient déjà été évacués vers des zones sous contrôle du régime syrien, dans le cadre d'un accord qui avait vu l'évacuation de centaines de sunnites vivant dans les villes rebelles de Madaïa et Zabadani, qui étaient alors assiégées par le Hezbollah, allié chiite libanais du régime de Damas.

Mais l'évacuation des 7.000 habitants restants d'Al Foua et de Kefraïa, en échange de la libération de 1.500 prisonniers, n'avait jamais eu lieu.

"Plus de 1.500 prisonniers, civils et insurgés, détenus dans les geôles du régime vont être libérés", a-t-on dit à Reuters de source proche de l'opposition, au fait des négociations. (Suleiman Al-Khalidi; Eric Faye et Jean-Philippe Lefief pour le service français)