(Actualisé avec Poutine)

MOSCOU, 23 janvier (Reuters) - Vladimir Poutine a annoncé mercredi s'être entretenu avec Recep Tayyip Erdogan et les deux hommes ont discuté des moyens à mettre en oeuvre pour stabiliser la région syrienne d'Idlib.

Selon le président russe, les ministres russe et turc de la Défense ont déjà abordé les mesures que les deux pays prendront et elle seront mises en oeuvre, sans préciser ce qui était envisagé.

Le ministère russe des Affaires étrangères avait prévenu plus tôt dans la journée de mercredi qu'il avait constaté une nette détérioration de la situation dans la province d'Idlib, située dans le nord-ouest de la Syrie, où la Turquie et la Russie ont instauré à l'automne dernier une "zone de désescalade"

"Malheureusement, il y a là-bas beaucoup de problèmes et nous les observons", a dit Vladimir Poutine, qui s'exprimait au côté de son homologue turc.

Il a ensuite salué le rôle joué par la Turquie pour répondre à la situation dans la région, aujourd'hui en grande partie sous le contrôle d'insurgés islamistes.

Les djihadistes d'Hayat Tahrir al Cham (HTS, Organisation de libération du Levant), coalition dominée par l'ex-Front al Nosra, ont renforcé au début du mois leur emprise sur la région d'Idlib, dernier grand bastion des insurgés en Syrie, après plusieurs jours de combats contre des groupes rebelles appuyés par la Turquie.

Grâce à leurs succès militaires, ils ont contraint les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) à accepter un accord politique mettant en place dans plusieurs localités d'une administration civile appuyée par le HTS.

Cette progression des islamistes risque de remettre en cause l'accord de démilitarisation conclu en septembre dernier par la Turquie et la Russie, qui a permis d'éviter une offensive de l'armée syrienne dans la province.

Cet accord prévoyait le départ des groupes islamistes d'une zone tampon établie entre les lignes de front. (Polina Nikolskaya; Guy Kerivel pour le service français)