Le coup de tabac de vendredi n'était pas un 'accident' (+15Pts sur les T-Bonds) puisque les marchés obligataires continuent de se dégrader après la très mauvaise séance de vendredi.

Les Bunds se tendent de +8Pts à 2,313% (ils ont lourdement chuté malgré une baisse du PMI des 'services' et un recul des exportations et d'une croissance de 0,3% à fin 2024), les BTP italiens grimpent de +8Pts vers 3,8900% et nos OAT de +8Pts à 2,8230% (niveau assez proche du zénith des 2,847% des 18 janvier et 8 décembre dernier).

Dans l'Hexagone, l'indice HCOB PMI composite de l'activité globale reste sous la barre des 50 du sans changement pour un huitième mois consécutif en janvier. Il est passé de 44,8 en décembre à 44,6 en janvier, signalant une légère accélération de la baisse de l'activité. Le sous-indice des services a reculé de 45,7 en décembre à 45,4 pour le mois écoulé.

S'agissant de l'Eurozone, les investisseurs ont pris connaissance ce lundi matind'un léger redressement de l'indice PMI composite HCOB de 47,6 en décembre à 47,9 en janvier, atteignant un sommet de six mois, et indique ainsi la plus faible contraction de l'activité du secteur privé dans la région depuis juillet dernier.
Mais une hirondelle ne fait pas le printemps puisque l'OCDE revoit à la baisse ses prévisions de croissance 2024 en zone Euro, à 0,6% contre +0,8% et à +1,3% en 2025... et à +0,3% en Allemagne (après 4 trimestres de récession (T3/T4 2023 et T1/T2 2024).
Outre-Manche, les 'Gilts' finissent lanterne rouge avec une tension de +15,2Pts à 4,0280%, avec un 'pic' inscrit à 4,08%, le pire niveau depuis le 4 décembre 2023.

Outre Atlantique, les T-Bonds se tendent de +13Pts à 4,153% (au plus haut depuis le 19 et le 24/01) alors que l'indice PMI 'composite' se redresse à un plus haut depuis 6 mois à 52, malgré le repli du PMI manufacturier.

Par ailleurs, l'enquête mensuelle de l'Institute for Supply Management (ISM) publiée ce lundi s'inscrit en hausse pour le 43ème mois sur 44 (le dernier épisode de contraction remonte à décembre 2022) dans le sillage du secteur des services aux Etats-Unis qui a accéléré plus fortement que prévu, de +3Pts à 53,4 au mois de janvier.
Si le sous-indice de l'activité est resté stable, à 58, celui mesurant les nouveaux contrats est ressorti en hausse à 55, après 52,8 le mois précédent, tandis que l'emploi est repassé en zone de croissance, à 50,5 contre 43,8 en décembre.
Les spécialistes des 'treasuries' doivent également digérer un entretien de Jerome Powell diffusé hier dans l'émission hebdomadaire '60 Minutes': il a réitéré ses déclarations de mercredi dernier, selon lesquelles une baisse des taux en mars ne constituait pas le scénario central de l'institution.

'Le patron de la Fed a également endossé les 'dot plot' (synthèse des anticipations en matière de taux des membres de la banque centrale, NDLR) fournis à l'issue de la réunion de décembre dernier, allant en faveur de trois baisses de taux cette année', réagissent les équipes de Danske Bank.

'A titre de comparaison, les marchés financiers tablent actuellement sur cinq baisses de taux en 2024', rappelle la banque danoise.

'Powell a mis en évidence la robustesse de l'économie, la solidité du marché de l'emploi et ajouté que le diagnostic qu'il avait formulé à Jackson Hole en août 2022, à savoir que les hausses de taux pénaliseraient l'activité économique, ne s'était pas matérialisé jusqu'ici', souligne l'établissement scandinave.
Mais la phrase la plus lourde de sens est peut-être cette remarque 'la trajectoire actuelle de l'endettement des US est insoutenable'.

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