Tereos, le groupe français de sucre et d'éthanol, a scellé un accord avec la coopérative céréalière Axereal pour vendre sa participation dans leur activité malt et consulte les syndicats sur un plan de fermeture de ses activités sucrières en Roumanie, a-t-il indiqué dans un document destiné aux investisseurs.

Tereos, deuxième producteur mondial de sucre en volume, a entrepris un vaste examen de ses activités après un remaniement de la direction à la fin de 2020. La nouvelle équipe, qui s'était inquiétée des dettes élevées du groupe, a fait du désendettement l'une de ses principales priorités.

En septembre, Tereos a annoncé qu'il allait vendre sa participation minoritaire dans deux coentreprises d'amidon en Chine dans le cadre de la réorganisation.

Dans le document, publié dans le cadre du lancement d'une obligation cette semaine, Tereos a déclaré avoir scellé un accord avec Axereal, le premier collecteur de céréales en France, pour sortir de leur partenariat commencé en 2014, lorsque Philippe de Raynal, l'actuel directeur général de Tereos, dirigeait Axereal.

Tereos vendra sa participation de 11,7% dans Copagest, la holding de l'activité malt d'Axéréal, Boortmalt, et achètera la participation de 2,8% d'Axéréal dans Tereos Agro-Industries, a-t-il précisé.

Tereos Agro-Industries est la holding des opérations d'amidon et d'édulcorants et fait partie de ses activités sucrières internationales, a déclaré une porte-parole. Elle a refusé de donner les détails financiers de l'accord.

Tereos a estimé que sa participation dans Copagest valait 62,2 millions d'euros (71,08 millions de dollars) au 31 mars, date de clôture de son exercice 2020/21. Boortmalt est devenu le plus grand producteur de malt au monde après avoir acheté l'activité malt de Cargill en 2019.

"À la suite de cette transaction, nous aurons mis fin à notre partenariat avec Axereal et nous serons totalement sortis de l'activité malt", a déclaré Tereos dans le document.

Par ailleurs, Tereos dit être "en train de consulter les instances représentatives des salariés en vue de présenter le projet d'un arrêt potentiel de ses activités sucrières roumaines dans le cadre de perspectives pessimistes."

"Depuis son acquisition par Tereos, la sucrerie de Ludus en Roumanie a été confrontée à des difficultés principalement dues à la réduction constante des surfaces de betteraves sucrières malgré plusieurs actions d'atténuation et a accumulé des pertes substantielles", a déclaré Tereos.

Reuters a rapporté en juin de l'année dernière que le groupe coopératif cherchait à se retirer de ses activités sucrières roumaines déficitaires.

L'activité roumaine comptait 153 employés permanents à la fin du mois de septembre, sur un total de 15 000 pour l'ensemble du groupe.

Tereos a déclaré vouloir se concentrer sur ses activités en Europe et au Brésil. Le groupe est le deuxième producteur de sucre et d'éthanol au Brésil et est également présent à la Réunion, au Mozambique, en Indonésie, en Tanzanie et au Kenya.

Elle pourrait vendre d'autres opérations et se retirer de partenariats jugés non stratégiques à l'avenir, a-t-elle indiqué dans le document.

LA DETTE CONTINUE D'AUGMENTER

Lundi, Tereos a annoncé son intention d'émettre pour 300 millions d'euros (340 millions de dollars) d'obligations non garanties de premier rang à échéance 2027, qu'il utilisera pour rembourser sa dette existante. La tournée de présentation aux investisseurs devait durer jusqu'à mercredi.

Le groupe a finalement levé 350 millions d'euros avec un rendement fixé à 4,75%, a indiqué IFR plus tard dans la journée de mercredi.

La dette nette de Tereos s'élevait à 2,63 milliards au 30 novembre de l'année dernière, en hausse de 263 millions d'euros, soit 11,1 %, par rapport au 30 septembre, mais les bénéfices étaient solides, selon le document.

Pour les deux mois clos le 30 novembre 2021, le bénéfice ajusté avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (EBITDA) s'est élevé à 173,0 millions d'euros, en hausse de 59 % par rapport à la période de deux mois close le 30 novembre 2020. Il s'agit de l'EBITDA ajusté le plus élevé pour une période de deux mois depuis mars 2017, est-il précisé.

Au cours des huit mois clos le 30 novembre, l'EBITDA ajusté s'est élevé à 373,4 millions d'euros, contre 346,2 millions d'euros un an plus tôt.

Il a confirmé son objectif d'atteindre un EBITDA en année pleine compris entre 600 et 700 millions d'euros d'ici fin septembre 2022.

Le groupe doit publier ses résultats du troisième trimestre jusqu'à fin décembre début février. (1 $ = 0,8751 euros) (Reportage de Sybille de La Hamaide. Édition de Jane Merriman)