Tokyo (awp/afp) - L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a mis fin lundi à une série inédite cette année de sept séances positives, en raison d'une pause dans le recul du yen observé depuis l'élection de Donald Trump et de la chute des cours du pétrole.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 0,13% (-24,33 points) à 18.356,89 points. Il avait terminé vendredi à un nouveau sommet depuis début janvier.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part augmenté de 0,34% (+5,05 points) à 1.469,58 points, signant sa 12e séance de hausse. Il faut remonter à juin 2015 pour trouver trace d'une telle performance.

Sur le volet des changes, le dollar oscillait au même moment autour de 112,13 yens, contre 113,45 yens vendredi à la fermeture de la place tokyoïte. L'euro refluait aussi, à 119,45 yens, contre 119,94 yens vendredi. Le renforcement du yen incite les investisseurs à se défaire de titres des groupes exportateurs.

"L'heure est aux prises de bénéfices. Le moral des investisseurs ne s'est pas réellement dégradé, il s'agit d'une légère correction qui est bienvenue", a commenté pour l'agence Bloomberg Takuro Hayashi, chez Iwai Cosmo Securities.

Pesait en outre sur le marché la forte baisse des cours du pétrole. "Nous nous dirigeons vers la réunion de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), l'événement le plus important de la semaine, et on craint une absence d'accord sur une réduction de la production", a ajouté l'analyste.

A l'approche de sa réunion mercredi à Vienne, le cartel est engagé dans de difficiles tractations entre ses membres et d'autres pays producteurs, comme la Russie, afin d'arriver à une décision de nature à faire remonter les prix.

- Les banques dans le vert -

En première ligne, les valeurs pétrolières ont reculé, comme Inpex (-1% à 1.088 yens) ou JX Holdings (-0,20% à 444,1 yens).

Autre action dans les radars, celle de la compagnie Tepco (+0,93% à 431 yens), qui gère la centrale nucléaire accidentée de Fukushima. Selon une estimation du ministère de l'Industrie citée ce week-end par le quotidien économique Nikkei, la gestion de la catastrophe va coûter plus de 20.000 milliards de yens (168 milliards d'euros), soit deux fois plus que prévu initialement.

Cette somme concerne le démantèlement des six réacteurs de la centrale mise en péril par le tsunami du 11 mars 2011, l'indemnisation des particuliers et entreprises de la région, les travaux de décontamination et la construction de lieux de stockage. Le gouvernement n'a pas confirmé à ce stade les informations du Nikkei.

Dans le secteur automobile, sensible aux devises, Toyota a glissé de 0,53% à 6.653 yens, Nissan de 0,91% à 1.077 yens et Mazda de 1,22% à 1.858 yens. Même tendance dans l'électronique et l'électroménager, où Sony a décliné de 0,15% à 3.323 yens et Panasonic de 0,45% à 1.102,5 yens.

D'autres titres ont décliné plus fortement: SoftBank Group (télécoms) a décroché de 1,44% à 6.702 yens, Shiseido (cosmétiques) de 3,34% à 2.907,5 yens et Casio (calculatrices scientifiques, montres et appareils photo) de 1,92% à 1.477 yens.

A l'inverse, les mégabanques japonaises ont terminé dans le vert: Mitsubishi UFJ Financial Group a progressé de 1,45% à 671,3 yens, Mizuho de 2,07% à 202,1 yens et Sumitomo Mitsui de 1,45% à 4.248 yens.

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