Mexique

New York (awp/afp) - Wall Street chutait à l'ouverture vendredi, de nouveau plongée dans l'incertitude sur le plan commercial après l'annonce par le président américain Donald Trump de droits de douane punitifs de 5% contre les biens mexicains importés.

L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, reculait vers 14H15 GMT de 1,14%, à 24.882,38 points.

L'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, baissait de 1,28%, à 7.470,82 points.

L'indice élargi S&P 500 lâchait 1,17%, à 2.756,28 points.

La Bourse de New York avait terminé en légère hausse jeudi à l'issue d'une séance indécise, rebondissant modestement sur fond d'inquiétudes sur la croissance économique dues aux tensions commerciales entre Pékin et Washington: le Dow Jones avait gagné 0,17% et le Nasdaq 0,27%.

A compter du 10 juin, les Etats-Unis vont imposer des taxes douanières supplémentaires de 5% sur les biens importés du Mexique, tant que les immigrés clandestins continueront d'affluer aux Etats-Unis en passant par la frontière mexicaine, a affirmé jeudi Donald Trump.

Sans évolution de la situation migratoire, les taxes augmenteront chaque mois de 5 points de pourcentage pour atteindre 25% le 1er octobre.

"L'anxiété des investisseurs sur le plan commercial a été soudainement amplifiée par cette menace inattendue", ont commenté les analystes de Charles Schwab.

L'automobile souffre

Directement inquiétés car fortement dépendants du marché mexicain sur le plan de la production ou de la sous-traitance, les titres des constructeurs automobiles étaient très chahutés: General Motors perdait 4,34%, Fiat Chrysler 4,18%, et Ford 2,82%.

Très sensibles à l'environnement économique, les valeurs technologiques chutaient également: Amazon perdait 1,80%, Facebook 2,82% et Microsoft 1,37%.

"Les perturbations massives dans les chaînes de production, le contexte financier plus difficile et le recul de la confiance qu'induirait cette décision risquent d'amplifier les difficultés (...), et d'augmenter les risques de récession" de l'économie américaine, ont analysé les économistes d'Oxford Economics.

L'autre long feuilleton commercial, celui-là opposant Pékin à Washington, a par ailleurs connu de nouvelles péripéties vendredi.

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a dénoncé "des mensonges" après des propos de Donald Trump affirmant que la guerre commerciale aurait un effet "dévastateur" sur l'économie chinoise.

Pékin a également sorti vendredi une nouvelle arme, annonçant la création de sa propre liste noire d'entreprises étrangères "non fiables", en réponse à l'offensive américaine contre son fleuron Huawei.

Sur le marché obligataire, le taux américain à dix ans poursuivait sa chute libre après avoir déjà fortement baissé ces derniers jours: il a atteint vendredi un nouveau plus bas depuis septembre 2017, à 2,1454%.

La chute de ce taux d'intérêt signifie que les investisseurs préfèrent délaisser les actifs réputés risqués, comme les actions, au profit d'investissements plus sûrs, tels que les obligations d'Etat américaines. La baisse du taux d'intérêt survient généralement lorsque la demande augmente, faisant par ailleurs monter le prix de ces titres financiers.

L'ensemble des actifs réputés "sûrs", étaient aussi privilégiés par les investisseurs vendredi: le taux d'emprunt allemand à dix ans est tombé à son plus bas historique et la monnaie japonaise montait fortement face au dollar et à l'euro.

Sur le plan des indicateurs, la hausse des prix basée sur les dépenses de consommation (PCE) des Américains, mesure préférée de la Fed pour observer l'évolution des prix, s'est établie à 1,5% le mois dernier contre 1,4% en mars.

Parmi les autres valeurs du jour, Uber (+0,33%) était l'une des rares valeurs à se maintenir dans cet environnement de déprime. Malgré des débuts boursiers difficiles et les incertitudes entourant le modèle économique, le groupe a semblé rassurer les investisseurs jeudi avec ses résultats trimestriels, qui ont confirmé de fortes pertes mais aussi une hausse de l'activité, aidée par son service de livraisons de repas.

Uber a perdu 1 milliard de dollars au premier trimestre, soit environ deux fois plus que l'an dernier et a vu son chiffre d'affaires augmenter de 20% à 3,1 milliards de dollars.

alb/bp