New York (awp/afp) - La Bourse de New York a terminé dans le rouge jeudi, fragilisée en toute fin de séance par la crainte d'une montée des tensions sino-américaines après l'annonce par Donald Trump d'une conférence de presse sur la Chine vendredi.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a reculé de 0,58% à 25.400,64 points et le Nasdaq, à forte coloration technologique, de 0,46% à 9.368,99 points.

Le S&P 500, qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street, a perdu 0,21% à 3.029,73 points. Comme le Dow Jones, il a passé toute la séance dans le vert avant de piquer du nez après les propos du président américain.

Ce dernier a indiqué qu'il donnerait vendredi une conférence de presse consacrée à la Chine, sans donner plus de précisions sur son contenu.

Mais le locataire de la Maison Blanche hausse le ton face à Pékin depuis plusieurs semaines en accusant la Chine d'être responsable de la propagation du nouveau coronavirus à travers la planète.

Mercredi, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a aussi affirmé que Hong Kong ne jouissait plus de l'autonomie promise vis-à-vis de Pékin, et donc pourrait ne plus bénéficier de ses actuels privilèges commerciaux avec les Etats-Unis.

La menace américaine a été qualifiée de "barbare" jeudi par la représentation à Hong Kong du ministère chinois des Affaires étrangères

"On commence à entendre de plus en plus de spéculations sur les possibles conséquences de toutes ces tensions", remarque JJ Kinahan de TD Ameritrade. "Pour l'instant ce sont surtout des paroles mais on y prête attention car, comme nous l'avons constaté par le passé dans des situations similaires, quand le ton commence à monter, cela va très vite", ajoute le spécialiste des marchés.

Twitter et Facebook sur la sellette

Les indices étaient portés depuis le début de la semaine par l'espoir d'une reprise progressive de l'activité au fur et à mesure que sont levées les restrictions imposées pour enrayer la pandémie de Covid-19.

Les indicateurs diffusés jeudi ont de nouveau montré l'impact sévère de la crise sanitaire sur l'économie américaine mais ont aussi suggéré qu'un rebond est peut-être en vue.

Ainsi, si un peu plus de 2,12 millions de personnes ont de nouveau pointé au chômage pour la première fois la semaine passée, le nombre total de chômeurs indemnisés aux Etats-Unis a baissé pour la première fois depuis le début de la crise au cours de la semaine du 10 au 16 mai.

Parmi les valeurs du jour, Twitter a reculé de 4,45% alors que Donald Trump, pointé du doigt par le groupe pour des messages "trompeurs", a signé jeudi un décret qui vise à limiter la protection dont bénéficient les réseaux sociaux quant au contenu posté par les utilisateurs.

Facebook a perdu 1,61%.

La compagnie aérienne American Airlines, qui a annoncé la suppression de 30% des emplois de cadres et envisage également une réduction de la voilure dans les rangs des pilotes et des personnels navigants, a lâché 8,35%.

Boeing, qui a indiqué mercredi soir avoir repris la production du 737 MAX, avion cloué au sol depuis plus d'un an après deux accidents rapprochés ayant fait 346 morts, a fini en hausse de 0,20%.

La chaîne de magasins discount Dollar Tree a bondi de 11,6% après avoir fait part de ventes supérieures aux attentes.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine montait un peu, évoluant vers 20H15 GMT à 0,6933% contre 0,6819% mercredi soir.

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