(Actualisé avec commentaire, volume, valeurs, T-Bond)
    * Le Dow a perdu 0,94%, le S&P-500 1,18%, le Nasdaq 1,41%
    * L'avion malaisien abattu en Ukraine fait remonter tensions
et volatilité
    * Microsoft gagne 1% contre la tendance

    NEW YORK, 17 juillet (Reuters) - La Bourse de New York a
fini en nette baisse jeudi, réagissant comme les places
européennes à la destruction d'un avion de ligne malaisien
au-dessus de l'Ukraine et au durcissement des sanctions
occidentales contre la Russie, deux nouvelles qui ont fait
brusquement remonter la volatilité et l'aversion au risque sur
les marchés.
    Le crash du Boeing de la Malaysia Airlines a fait près de
300 morts, aggravant brutalement l'escalade dans le conflit
entre Kiev et les rebelles pro-russes qui se sont mutuellement
accusés d'avoir abattu l'appareil. 
    Peu avant la clôture, Israël a ajouté aux tensions en
annonçant le début d'une offensive terrestre à Gaza.
 
    L'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs, qui avait
fini sur un record mercredi, est retombé de 161,39 points ou
0,94% à 16.976,81 et le Standard & Poor's-500 a perdu
23,45 points (1,18%) à 1.958,12, sa plus forte baisse en
pourcentage depuis le 10 avril.
    Le Nasdaq Composite, à forte pondération
technologique, a lâché 62,52 points (1,41%) à 4.363,45.
    Signe de la nervosité des investisseurs, l'indice CBOE de la
volatilité a bondi de 32% à 14,54 points, sa plus forte
hausse depuis avril 2013, tandis que l'once d'or 
s'adjugeait 1,5% à la faveur d'achats refuge qui ont aussi
profité aux obligations.
    Le rendement de l'emprunt à 10 ans du Trésor américain
, référence du marché obligataire, a subi sa plus
forte baisse depuis cinq mois et demi pour tomber à 2,4490%, au
plus bas depuis la mi-mai. 
    Sur le marché pétrolier, le brut léger américain a fini en
hausse de près de 2%.
    Avant même le drame de l'avion de la Malaysia Airlines, les
nouvelles sanctions contre Moscou avaient déjà pesé sur les
marchés actions mondiaux dans la crainte de répercussions
sévères pour les économies et les entreprises européennes.
L'indice RTS de la Bourse de Moscou a perdu 3,8% et le
rouble a chuté de 1,8% face au dollar, sa plus forte
baisse depuis juin 2013.
    "On a commencé la journée avec une situation géopolitique
incertaine et tout à coup on a cette tragédie", commente Art
Hogan, stratégiste chez Wunderlich Securities à New York. "Le
marché déteste l'incertitude, et c'est exactement ce qu'on a
aujourd'hui."
    "On était déjà mûrs pour une correction, il va falloir voir
ce que ce contexte géopolitique va avoir comme conséquences",
s'inquiète de son côté Michael Mullaney, chez Fiduciary Trust Co
à Boston. 
    
    MICROSOFT TAILLE DANS LE VIF
    Quelque 6,63 milliards de titres ont été échangés sur les
marchés actions américains, plus que la moyenne du mois écoulé
(5,48 milliards), selon BATS Global Markets.
    Les dix principaux indices sectoriels du S&P-500 ont 
terminé en baisse et l'indice NYSE Arca des compagnies aériennes
 a particulièrement souffert avec un recul de 2,6%.
    American Airlines a perdu 4,1% et United Continental
 3,5%. Boeing, composante du Dow, a cédé 1,2%.
    Contre la tendance, Microsoft a gagné 1%, à son
plus haut depuis le boom des valeurs technologiques en 2000,
après l'annonce de quelque 18.000 suppressions d'emplois - 14%
de ses effectifs -, une restructuration sans précédent que le
groupe justifie par l'intégration de Nokia et par une
réorientation de ses activités.  
    Sur le front des fusions et acquisitions, le fabricant de
turbines et de compresseurs Dresser-Rand a bondi de
12,5% sur des informations selon lesquelles il pourrait être
racheté par l'allemand Siemens et
Time Warner a encore ajouté 3,6% aux 17% gagnés la
veille, les investisseurs tablant sur une nouvelle approche de
la Twenty-First Century Fox de Rupert Murdoch après
celle révélée mercredi et qui a été rejetée. [ID:
    Les sanctions contre la Russie annoncées mercredi ont fait
chuter les valeurs russes cotées à New York comme le spécialiste
des paiements Qiwi (-12,3%), le moteur de recherche
Yandex (-5,7%) ou l'opérateur télécoms VimpelCom
 (-3,1%).   

 (Angela Moon et Chuck Mikolajczak, Véronique Tison pour le
service français)