par April Joyner

La Bourse de New York a fini vendredi en nette baisse, les trois grands indices perdant plus de 2%, en raison des craintes suscitées par la recrudescence des cas de contamination par le nouveau coronavirus aux Etats-Unis, susceptible de faire replonger l'économie américaine.

Le Texas et la Floride ont ainsi ordonné vendredi aux bars de fermer à nouveau leurs portes, ces deux Etats étant contraints de faire machine arrière sur la levée du confinement face à la flambée des contaminations sur leur territoire.

Outre ces inquiétudes sur le front sanitaire, la Réserve fédérale a jeté un coup de froid sur le secteur bancaire en décidant de limiter les dividendes des grands établissements et de leur interdire les rachats d'actions au troisième trimestre au vu des résultats de tests de résistance effectués face à divers scénarios de récession liés à la pandémie de coronavirus.

L'aversion au risque a enfin été accentuée par un article du Wall Street Journal selon lequel, aux dires de responsables chinois, toute "ingérence" américaine au sujet de Hong Kong et de Taiwan pourrait amener la Chine à revenir sur ses engagements en matière d'achats de produits agricoles aux Etats-Unis, ce qui remettrait en cause l'accord commercial de phase 1 conclu entre les deux premières puissances économiques mondiales.

Avec cette accumulation de nouvelles, l'indice Dow Jones a cédé 730,05 points (-2,84%) à 25.015,55.

Le S&P-500, plus large, a perdu 74,71 points, soit 2,42%, à 3.009,05.

Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 259,78 points (-2,59%) à 9.757,22 points.

Pour la première fois depuis 15 jours, le S&P a clôturé sous sa moyenne mobile à 200 jours, un support technique très surveillé en tant qu'indicateur de la tendance de long terme.

Sur l'ensemble de la semaine, le Dow a perdu 2,87%, le S&P-500 3,31% et le Nasdaq 1,87%, selon des données provisoires.

Aux valeurs, JPMorgan, Citigroup, Bank of America et Goldman Sachs ont perdu entre 5,5% et 8,7% en raison des décisions de la Fed sur les banques.

Facebook a chuté de 8,32%. Il a souffert de la décision du géant de la grande consommation Unilever de se joindre à la liste des annonceurs ayant décidé de ne plus diffuser de publicités sur Facebook, Instagram et Twitter (-7,4%) jusqu'à la fin de l'année face aux "discours de division et de haine" propagés sur les réseaux sociaux en vue de l'élection présidentielle aux Etats-Unis en novembre.

L'équipementier sportif Nike a abandonné 7,62% après la publication d'une perte trimestrielle inattendue.

L'enseigne de prêt-à-porter Gap a en revanche bondi de 18,8% après avoir conclu un partenariat avec la marque Yeezy du rappeur Kanye West.

(version française Bertrand Boucey)