L'indice Dow Jones a gagné 49,51 points, soit 0,19%, à 26.252,24.

Le S&P-500, plus large, a cédé 1,48 points, soit 0,05%, à 2.922,95.

Le Nasdaq Composite a reculé de 28,82 points, soit 0,36%, à 7.991,39.

Tous trois étaient en hausse à l'ouverture mais la tendance est devenue de plus en plus incertaine au fil des heures. Le S&P-500 a ainsi gagné jusqu'à 0,5% et cédé jusqu'à 0,7%.

Les premiers résultats de l'enquête mensuelle d'IHS Markit auprès des directeurs d'achats du secteur manufacturier traduisent une baisse de l'activité pour la première fois depuis septembre 2009, l'indice PMI "flash" étant tombé à 49,9 contre 50,4 en juillet.

"Le fait que l'industrie manufacturière n'ait pas seulement ralenti mais se soit contractée est un peu surprenant", a commenté Oliver Pursche, responsable de la stratégie de marché de Bruderman Asset Management.

Pour autant, a-t-il ajouté, "il y a ces chiffres corrects sur les demandes d'indemnités chômage, ils sont un peu meilleurs qu'attendu, donc cela compense."

Les inscriptions au chômage ont en effet reculé un peu plus qu'attendu la semaine dernière, à 209.000, un chiffre qui suggère que le marché du travail reste dynamique.

Ces éléments alimentent naturellement le débat en cours sur l'opportunité de nouvelles baisses des taux d'intérêt de la Réserve fédérale, débat dans lequel le président de la Fed, Jerome Powell, doit intervenir vendredi en prononçant un discours dans le cadre du symposium économique de Jackson Hole, dans l'Etat américain du Wyoming.

En attendant, Patrick Harker, le président de la Fed de Philadelphie, a déclaré ne pas juger justifiée une augmentation du soutien monétaire et son homologue de Kansas City, Esther George, a dit ne pas avoir observé à ce jour de signe de retournement de la conjoncture économique aux Etats-Unis.

VALEURS

Six des 11 grands indices sectoriels S&P ont fini la séance en repli, la baisse la plus marquée touchant le compartiment de la santé (-0,49%) alors qu'à l'opposé, celui des valeurs financières prenait 0,62%, les dernières déclarations de responsables de la Fed allant dans le sens d'une baisse limitée des taux.

Meilleure performance du Dow, Boeing s'est adjugé 4,24% en réaction à des avis positifs d'analystes et aux informations de Reuters sur la volonté du groupe d'augmenter de nouveau la cadence de production de son modèle 737 dont la version MAX est immobilisée après deux catastrophes aériennes.

Dans le compartiment de la distribution, après Target et Lowe's mercredi, le groupe de grands magasins Nordstrom a bondi à son tour, prenant 15,86% après un bénéfice trimestriel supérieur au consensus.

Parmi les baisses marquantes du jour, L Brands, le groupe propriétaire de la marque de lingerie Victoria's Secret, a chuté de 3,49% après des ventes en dessous des attentes.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les principales places boursières européennes ont terminé dans le rouge une séance irrégulière après la publication d'indicateurs mitigés sur l'activité dans l'industrie en Europe, venus s'ajouter à l'incertitude persistante sur l'évolution des taux d'intérêt américains.

La baisse s'est accentuée en fin de séance après une information de presse selon laquelle la Bundesbank allemande ne juge pas nécessaire un plan de relance budgétaire malgré le risque de récession de la première économie d'Europe.

À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,87% à 5.388,25 points. Le Footsie britannique a perdu 1,05% et le Dax allemand 0,47%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,63%, le FTSEurofirst 300 de 0,48% et le Stoxx 600 de 0,4%.

TAUX

Les déclarations de Patrick Harker et Esther George défavorables à de nouvelles baisses de taux ont favorisé la remontée des rendements des bons du Trésor américain malgré les hésitations de Walt Street.

En fin de séance, celui des titres à dix ans prenait près de quatre points de base à 1,6148%.

La portion deux ans-dix ans de la courbe des rendements américains s'est de nouveau brièvement inversée à plusieurs reprises au cours de la séance.

CHANGES

Le dollar a cédé du terrain, les cambistes ajustant leurs positions avant le discours de Jerome Powell à Jackson Hole vendredi.

De nombreux participants s'attendent à ce que le président de la Fed évoque vendredi la possibilité d'un soutien monétaire accru ou laisse entendre que la banque centrale est désormais engagée dans un cycle d'assouplissement, des éléments qui desserviraient le billet vert.

Au moment de la clôture à Wall Street, l'"indice dollar", qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de devises de référence, cédait 0,11%.

L'euro se traitait alors à 1,1080 dollar.

La journée a aussi été marquée par une hausse de plus de 1% de la livre sterling face au dollar et à l'euro, les entretiens du Premier ministre britannique, Boris Johnson, avec la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Emmanuel Macron, ayant un peu rassuré le marché quant à la possibilité de trouver un compromis sur la frontière irlandaise, point d'achoppement du dossier du Brexit.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont terminé en baisse sur le marché new-yorkais Nymex, la prudence l'emportant face aux incertitudes économiques et monétaires.

Le contrat octobre sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a perdu 33 cents, soit 0,59%, à 55,35 dollars le baril et le Brent a cédé 38 cents (-0,63%) à 59,92 dollars.

(Avec April Joyner à New York et Akanksha Rana à Bangalore)

par Marc Angrand