Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,2% environ pour le Dow Jones et le Standard & Poor's 500 et de 0,4% pour le Nasdaq Composite.

Ce dernier a fini en baisse de plus de 1% vendredi après les informations selon lesquelles Washington envisagerait de restreindre les investissements de portefeuille américains en Chine et d'exclure les entreprises chinoises des marchés boursiers des Etats-Unis.

De telles décisions marqueraient une nouvelle étape dans le conflit commercial entre les deux pays mais certains investisseurs voient dans leur évocation plus une manoeuvre qu'un projet viable.

"C'est une stratégie qu'on a déjà connue par le passé: on maintient une pression très élevée avant de conclure un accord, quel qu'il soit", dit Luca Paolini, stratège de Pictet Asset Management.

La prudence reste toutefois de mise en Europe, d'autant que les indicateurs du jour sur le secteur manufacturier en Chine ne traduisent qu'une très faible amélioration de l'activité, l'indice PMI officiel continuant de refléter une contraction.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,06% à 5644,19 points à 11h20 GMT. À Francfort, le Dax est pratiquement inchangé tandis qu'à Londres, le FTSE 100, pénalisé par la baisse des valeurs pétrolières, recule de 0,29%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,08% alors que l'EuroStoxx 50 de la zone euro progresse de 0,1% et le Stoxx 600 0,06%.

Le Stoxx 600 et le CAC 40 s'acheminent vers une hausse d'environ 2% sur l'ensemble du troisième trimestre, qui porterait leur progression depuis le début de l'année à un peu plus de 16% pour le premier et près de 20% pour le second.

JPMorgan a relevé sa recommandation sur les actions de la zone euro à "surpondérer", voyant dans leur niveau actuel un point d'entrée en vue d'un rattrapage sur les valeurs américaines.

LES VALEURS EN EUROPE

Le compartiment européen des valeurs technologiques abandonne 0,34%, affecté par le repli du Nasdaq vendredi, qui a notamment touché le secteur des semi-conducteurs.

A la hausse, la meilleure performance sectorielle est pour la construction (+0,97%), avec entre autres des hausses de 2,16% pour Saint-Gobain, qui a bouclé son programme de cessions en cédant son activité verre et bâtiment sud-coréenne, et de 1,44% pour Bouygues, porté par le relèvement du conseil de Barclays à "surpondérer".

EDF prend 2,73% après l'annonce de la fermeture en février et juin 2020 respectivement des deux réacteurs de sa centrale de Fessenheim, que l'Etat indemnisera à hauteur de 400 millions d'euros.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat de la zone euro sont en hausse après les déclarations au Financial Times de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), appelant une nouvelle fois les Etats à prendre le relais de la politique monétaire via la politique budgétaire.

De son côté, Goldman Sachs estime dans une note que l'Allemagne pourrait augmenter ses dépenses publiques d'environ 1% du PIB en 2020 sans enfreindre la règle du "frein à la dette".

Le rendement du Bund allemand à dix ans prend un peu plus d'un point de base à -0,565% après un pic d'une semaine à -0,542%.

Sur le marché américain, le rendement des Treasuries à dix ans reprend plus de deux points à 1,6939% après deux séances consécutives de baisse.

CHANGES Le dollar s'apprécie de 0,12% face à un panier de devises de référence et se rapproche de son récent plus haut de plus de deux ans, porté par le repli sur les monnaies jugées les plus sûres face aux incertitudes sur le commerce USA-Chine.

L'euro revient ainsi autour de 1,0925 dollar et s'achemine vers une baisse de près de 4% face au billet vert sur l'ensemble du troisième trimestre, soit sa plus forte baisse depuis le deuxième trimestre 2018.

PÉTROLE

Les cours du brut reculent de plus de 1%, plombés par les indices PMI chinois et les craintes de nouvelles tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

Le Brent abandonne 1,37% à 61,06 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 1,02% à 55,34 dollars.

(Marc Angrand, avec Danilo Masoni et Tom Wilson à Londres, édité par Jean-Stéphane Brosse)