HARARE, 13 août (Reuters) - Le président zimbabwéen, Robert Mugabe considère que sa victoire à l'élection présidentielle du 31 juillet équivaut à un mandat pour faire appliquer l'ensemble des mesures d'"indigénisation" qui obligent les entreprises étrangères à vendre la majorité de leurs parts à des investisseurs locaux.

S'exprimant à l'occasion d'une fête de la défense nationale, Robert Mugabe a de nouveau balayé les critiques émises contre la crédibilité de sa réélection, alors que le Premier ministre et principal adversaire du président, Morgan Tsvangirai, a déposé vendredi un recours devant la Cour constitutionnelle pour tenter de faire invalider le scrutin.

Le président, âgé de 89 ans et au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, a déclaré que son nouveau mandat lui donnait l'occasion de promulguer ce qu'il qualifie de dernier chapitre de sa politique économique nationaliste.

La politique "d'indigénisation" vise à redistribuer les richesses en imposant aux entreprises étrangères de vendre au moins 51% de leurs parts aux Zimbabwéens noirs.

Les filiales des deux plus importants producteurs mondiaux de platine, Anglo American Platinum et Impala Platinum Holdings , ont déjà été visées par ces mesures. Des banques étrangères, comme la Standard Chartered ou Barclays, pourraient également être concernées.

"Maintenant que le peuple du Zimbabwe nous a donné un mandat retentissant pour gouverner le pays, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour nous assurer que tous nos objectifs en matière d'indigénisation, d'émancipation, de développement et d'emploi seront atteints", a déclaré le président zimbabwéen. (Cris Chinaka, Clémence Apetogbor pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse)