Le gestionnaire autoroutier et aéroportuaire italien est en concurrence avec le groupe de BTP Hochtief, filiale allemande de l'espagnol ACS, pour reprendre Abertis.

La bataille oppose ainsi la famille Benetton, qui contrôle Atlantia, à l'homme d'affaires espagnol Florentino Perez, président du Real Madrid et principal actionnaire d'ACS.

Hochtief a pour l'instant les cartes en main avec son offre qui valorise Abertis à quelque 16,7 milliards d'euros, en comprenant un abaissement du prix de 0,40 euro par action si Abertis approuve le versement d'un dividende en mars.

Réunis en assemblée générale, les actionnaires d'Atlantia ont approuvé la prolongation au 30 novembre du délai fixé pour le lancement d'une augmentation de capital liée à l'offre sur Abertis.

Ils ont également décidé de ramener à 90 jours la période de "lock-up" durant laquelle les actionnaires d'Abertis seraient tenus de conserver les actions nouvelles Atlantia qu'ils recevraient dans le cadre de l'offre.

Giovanni Castellucci, l'administrateur délégué d'Atlantia, n'a pas dévoilé ses intentions mais a noté que le prix de 16,50 euros proposé par son groupe n'était pas tellement éloigné du cours actuel d'Atlantia à 19 euros en prenant en compte les synergies éventuelles issues de la fusion.

L'offre d'Atlantia, en numéraire et en actions, valorise le groupe espagnol à quelque 15,3 milliards d'euros. Une source a dit à Reuters qu'Atlantia misait sur au moins 2,5 milliards de d'euros de synergies.

Giovanni Castellucci a redit que son groupe se poserait la question de relever ou non son prix seulement si l'offre concurrente de Hochtief obtient les autorisations réglementaires.

La Commission nationale des marchés des valeurs (CNMV), l'autorité de la Bourse espagnole, doit se prononcer dans les prochains jours selon des sources au fait du dossier.

Une fois que la CNMV aura avalisé la proposition allemande, les deux offres seront lancées en parallèle pendant un mois avec la possibilité pour les deux protagonistes d'améliorer leur prix.

Atlantia devrait consentir à relever le montant de son offre et à en modifier la composition pour qu'elle soit entièrement en numéraire, mais seulement au dernier moment, ont dit des sources.

(Stefano Bernabei et Francesca Landini, Wilfrid Exbrayat et Véronique Tison pour le service français)