En hausse de 3,12% à 12,39 euros, EDF signe la plus forte progression du SBF 120, soutenu par la spéculation concernant sa prochaine réorganisation. L'électricien public a réuni hier soir son comité stratégique. A l'ordre du jour : le "sauvetage" d'un groupe pris en tenaille entre une dette colossale et des investissements programmés massifs. Le temps presse. Emmanuel Macron a laissé jusqu'à la fin de l'année au PDG, Jean-Bernard Lévy, pour formaliser un plan baptisé "Hercules".

C'est d'ailleurs l'une des raisons qui a incité l'Elysée à reconduire le dirigeant à son poste, une première depuis 1987.

Selon Ouest France, Jean-Bernard Lévy suit la voie proposée par le président de la République, à savoir la nationalisation des activités nucléaires et la privatisation progressive d'une autre structure où seraient regroupées les activités dans les énergies renouvelables, les services, la fourniture d'électricité aux particuliers, et la distribution (Enedis). L'EDF historique, appelée "maison bleue" détiendrait, au départ, entre 65% et 70% de cette nouvelle entité.

Un point d'étape sera présenté le 7 juin à des cadres supérieurs d'EDF puis le 20 juin aux syndicats, a précisé le quotidien.

Le projet de découpage d'EDF envisagé par Emmanuel Macron séduit les investisseurs et cela se comprend. La branche nucléaire, stratégique pour le pays, est confrontée à de couteuses échéances.

Rien que la mise à niveau des centrales et la mise aux normes post-Fukushima coûtera entre 55 et 75 milliards d'euros, soit environ 5 milliards d'euros par an, une sacrée somme alors que la dette nette du groupe se monte à 37 milliards d'euros.

Dans une note publiée ce matin, UBS rappelle que ce scénario est globalement conforme à celui qu'il avait établi fin 2017. Pour le broker, cette scission apportera de la valeur aux actionnaires qui deviendraient propriétaires d'un groupe peu endetté, aux perspectives plus visibles et plus performante sur le plan opérationnel.

Dans ce cadre, le bureau d'études a confirmé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 15,5 euros sur EDF.