* Le PDG de Facebook entendu mardi et mercredi au Congrès

* Il s'expliquera sur l'affaire Cambridge Analytica

* Il dit penser être la bonne personne pour diriger Facebook

* L'action gagnait plus de 3% mercredi en après-Bourse (Actualisé avec audition devant des commissions sénatoriales)

WASHINGTON, 5 avril (Reuters) - Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, sera auditionné la semaine prochaine devant des commissions du Congrès des Etats-Unis au sujet de l'affaire Cambridge Analytica, relative au détournement de données concernant les utilisateurs du réseau social.

Mark Zuckerberg témoignera d'abord le mardi 10 avril lors d'une séance commune des commissions de la Justice et du Commerce et, le lendemain, il sera entendu par la commission de l'Energie et du Commerce de la Chambre des représentants.

Facebook est sur la sellette depuis qu'un lanceur d'alerte a révélé à la mi-mars que les données de 50 millions d'abonnés du réseau social avaient été détournées par le cabinet londonien Cambridge Analytica qui les a utilisées lors de la campagne présidentielle américaine de 2016 et lors de celle pour le référendum sur le Brexit la même année.

Facebook a revu mercredi ce chiffre à la hausse et indiqué que données personnelles d'environ 87 millions d'utilisateurs auraient été récupérées de manière détournée par Cambridge Analytica.

"Cette audition sera l'occasion de faire la lumière sur des problématiques cruciales concernant la protection des données des utilisateurs et aidera les Américains à mieux comprendre ce qu'il advient de leurs informations personnelles en ligne", ont déclaré dans un communiqué le président républicain de la commission, Greg Walden, et le premier démocrate siégeant à la commission, Frank Pallone.

Lors d'une téléconférence mercredi avec les journalistes, Mark Zuckerberg a déclaré ne pas avoir constaté de "conséquences significatives" sur l'utilisation de Facebook depuis le scandale, ni sur les recette publicitaires.

"DES CHOSES QUE VOUS RATEZ"

Il a toutefois ajouté : "ce n'est pas bon" si les gens ne sont pas satisfaits de la société.

L'action Facebook, qui a fini en baisse de 0,6% mercredi à 155,10 dollars, gagnait plus de 3% dans les transactions hors marché après la clôture de Wall Street.

Le PDG a dit aux journalistes qu'il acceptait la responsabilité de l'affaire tout en disant qu'il pensait toujours être la personne adéquate pour diriger Facebook.

"Quand vous créez quelque chose comme Facebook qui est sans précédent dans le monde, il y a des choses que vous ratez", a fait valoir Mark Zuckerberg. La chose la plus importante, a-t-il ajouté, est de tirer les leçons de ses erreurs.

Il a dit ne pas avoir connaissance de discussions au sein du conseil d'administration portant sur sa démission. Mark Zuckerberg étant l'actionnaire de référence de Facebook, sa mise à l'écart serait de toute façon difficile si elle devait être envisagée.

Facebook a annoncé le mois dernier avoir suspendu les comptes de Cambridge Analytica et engagé des contrôleurs judiciaires afin de vérifier si le cabinet de conseil disposait toujours des données détournées.

La firme est sommée de tirer les leçons de ce scandale pour stopper la "guerre de l'information" sur sa plate-forme, en s'inspirant par exemple des règles européennes en matière de protection de la vie privée qui doivent entrer en vigueur le mois prochain.

En février, les autorités américaines ont annoncé l'inculpation de 13 ressortissants russes pour avoir utilisé Facebook et d'autres réseaux sociaux pour interférer dans la campagne pour l'élection présidentielle de 2016. (Makini Brice; Jean-Stéphane Brosse, Jean Terzian et Danielle Rouquié pour le service français)