Lorsque eBay a racheté Skype pour 2,6 milliards de dollars, voilà deux ans, elle misait sur l'envolée d'une nouvelle prestation : SkypeOut, ce service payant qui permet d'appeler depuis Skype vers des numéros de téléphones « normaux », géographiques ou mobiles, dans le monde entier. Manque de pot, et comme souvent sur Internet, le passage du gratuit au payant a été décevant. Bilan : eBay vient de limoger Zeenstrom et déclare avoir payé Skype 1 milliard de dollars de trop. Oups...

Pourtant, Skype est devenu une entreprise rentable. Elle compte 220 millions d'utilisateurs enregistrés dont 44 millions de réguliers, selon BusinessWeek, contre 95 millions d'inscrits l'année précédente 28 millions d'utilisateur réguliers.

Cependant, la valeur d'achat de Skype était basée sur des projections de ventes et de bénéfices plus optimistes encore. Et ces dernières n'ont pas été atteintes. Alors voilà : début octobre, eBay a sévit en annonçant le départ des fondateurs de Skype Niklas Zennstrom et Janus Friis. En effet, les appels payants internationaux de SkypeOut font grise mine : la tendance actuelle des consommateurs est à intensifier l'usage des appels gratuits – par exemple en VoIP, de MSN à MSN ou... de Skype à Skype –, pas à se lancer dans le payant...

Le moindre succès que prévu de SkypeOut n'explique pas tout, même s'il arrangerait bien eBay : il se trouve que les fameuses synergies attendues de l'insertion de Skype dans la palette de services du groupe d'enchères en ligne laisse à désirer. eBay misait notamment sur la convergence Skype-PayPal (son système de paiement en ligne), qui n'a pas vu le jour.