Niklas Zennstrom abandonne ses grandes ambitions dans Joost
Par La Rédaction
Lancée en 2007 par Niklas Zennström, fondateur de Skype, et Janus Friis, créateur de Kazaa, la plateforme de téléchargement de vidéos sur Internet met un terme à son activité grand public. Joost, qui va en outre se séparer de 70 de ses 90 employés, fait davantage les frais de son modèle que de la crise ou de la concurrence de Youtube.
Le concept ? Un modèle propriétaire n'autorisant que la diffusion de vidéos partenaires, excluant de fait les vidéos privées. Les studios de cinéma ou de télévision (CBS, National Gepgraphic, etc.) se voyaient en outre proposer la possibilité de protéger leurs contenus via un système de cryptage semblable à celui de Skype. Joost avait également noué des accords de partenariats avec plusieurs annonceurs, et pas des moindres : Coca-Cola, Nike, IBM, etc.
Mais Joost a rencontré de lourds problèmes techniques qui ont découragés plus d'un internaute : pour économiser en frais de bande passante, ses concepteurs avaient imaginé s'appuyer sur la technologie P2P, obligeant l'internaute à installer un logiciel spécifique. Tout l'inverse des géants Youtube ou Dailymotion, qui diffusaient leurs vidéos directement sur le navigateur.
Concurrencé par Rupert Murdoch
La montée en puissance d'un nouvel acteur, Hulu, a achevé les derniers espoirs de redressement de Joost. Hulu a été lancé l'an dernier par NBC Universal et Newscorp, le groupe de médias de Rupert Murdoch.
Le couperet est donc tombé mercredi : Joost a annoncé une restructuration massive, qui se traduira par la suppression de 70 postes sur un total de 90 personnes. La plateforme abandonne le marché grand public pour se concentrer sur les services aux entreprises de médias, comme les câblo-opérateurs ou les fournisseurs de télévision par satellite.
Niklas Zennström et Janus Friis avaient pourtant réuni 45 millions de dollars auprès d'investisseurs tels qu'Index Ventures, déjà présent dans Skype, ou Sequoia Capital, qui a investi, entre autres, dans Apple, Yahoo, Google et... Youtube. Viacom était également présent au tour de table. La plateforme avait déjà lancé une première vague de licenciements en 2008.