* SocGen va céder ses parts de Rosbank à Interros

* Interros appartient à l'oligarque Vladimir Potanine

* La banque française limite ainsi le coût de sa sortie de Russie

* Son action gagne plus de 5%

PARIS , 11 avril (Reuters) - Société Générale a annoncé lundi son retrait de Russie avec la cession de sa participation dans Rosbank et ses filiales d'assurance à Interros Capital, un groupe lié à l'oligarque Vladimir Potanine, une décision saluée par un bond de son cours de Bourse.

La banque dirigée par Frédéric Oudéa était avec TotalEnergies et Auchan l'une des dernières grandes entreprises françaises à ne pas avoir cédé aux appels en faveur d'un retrait du marché russe après les sanctions occidentales liées à l'invasion de l'Ukraine mais elle avait averti début mars qu'elle risquait de perdre la totalité de ses actifs bancaires en Russie.

Elle a finalement limité les pertes en concluant la cession de la totalité de sa participation dans Rosbank et des filiales d'assurance à Interros Capital, ce qui lui permettra, explique-t-elle dans un communiqué, de se retirer "de manière effective et ordonnée de Russie en assurant une continuité pour ses collaborateurs et ses clients".

SocGen ne précise toutefois pas le montant de la cession.

Interros, qui avait déjà été actionnaire de Rosbank avant l'entrée de Société Générale au capital de cette dernière en 2006, est contrôlé par Vladimir Potanine, premier actionnaire de Norilsk Nickel, le numéro un mondial du palladium et du nickel raffiné.

Vladimir Potanine n'est pas visé à ce jour par les sanctions européennes mais il l'est par celles décidées par le Canada.

En Bourse de Paris, l'action Société Générale gagnait 5,92% à 23,16 euros vers 09h00 GMT, la plus forte hausse de l'indice CAC 40, qui progressait alors de 0,32%.

La troisième banque française par la capitalisation a précisé que l'impact de la cession de ses activités russes sur son ratio de solvabilité CET1 devrait s'établir à environ 20 points de base, sur la base de la valeur patrimoniale au 31 décembre 2021.

Le groupe devrait inscrire dans ses comptes des charges exceptionnelles d'environ 3,1 milliards d'euros, qui intègrent la dépréciation des activités cédées. Il pourra en revanche déconsolider son exposition au marché russe, évalué à 15,4 milliards d'euros.

Société Générale confirme en outre l'ensemble de sa politique de distribution au titre de l'exercice 2021, soit un dividende de 1,65 euro par action et un programme de rachat d'actions d'environ 915 millions d'euros.

Plusieurs analystes soulignent que l'impact de ce désengagement est moins lourd qu'anticipé pour la banque française, en rappelant que SocGen avait évoqué un impact potentiel de 50 points de base sur son ratio de solvabilité.

KBW estime pour sa part qu'après les annonces de lundi, "la sous-performance de 27% (de l'action Société Générale) par rapport au secteur dans son ensemble depuis le début de la guerre Russie-Ukraine devrait être partiellement comblé".

(Rédigé par Myriam Rivet et Marc Angrand, édité par Bertrand Boucey)