Le statut de « debtor-in-possession », une porte ouverte aux investisseurs
Wilbur Ross, qui a fondé le fonds d'investissement WL Ross & Co, estime que le statut de « debtor-in-possession » (DIP) va représenter, de plus en plus souvent, un moyen pour acquérir des sociétés en faillite.

Les DIP permettent à une entreprise, lors d'une faillite sous le régime du « chapitre 11 » de la loi américaine, de régler ses salaires et de maintenir ouvertes ses agences commerciales, sans avoir à régler ses autres créanciers. Ce statut a donné naissance à des prêts, négociables pour les créanciers. Lorsqu'un investisseur décide de fournir un prêt pour le règlement de ces frais, il devient d'emblée le premier créancier de l'entreprise et devra être payé en priorité.

Ces opérations ont cependant été rares ces derniers mois, les préteurs refusant de s'engager sur tous les types de crédits de manière générale. Mais Wilbur Ross estime que l'on devrait assister à une résurgence de ces mécanismes. Au final, dans de nombreux cas, le prêteur se retrouvera en possession de l'entreprise, a expliqué M. Ross lors d'une conférence sur les restructurations organisée à l'université Wharton de Philadelphie.

Le roi des restructurations
Wilbur Ross sait de quoi il parle : il a bâti sa réputation sur les reprises de sociétés en faillite. Cette approche lui a permis de se constituer un matelas estimé par Forbes à 1,8 milliard de dollars, soit la 262ème fortune américaine en 2008.

Considéré pendant longtemps comme le meilleur conseiller en faillite des États-Unis, il a fondé sa propre société d'investissement, WL Ross & Co, en 2000. Sa première action d'éclat a été la constitution d'International Steel Group, en reprenant plusieurs sidérurgistes américains, pour revendre la firme en 2005 à l'indien Mittal, qui a déboursé 4,5 milliards de dollars.

Fort de ce coup de maître, Wilbur Ross a réédité l'expérience dans le textile (International Textile Group) ou dans les équipements automobiles (International Automotive Components).