Au cours d'un entretien à Bloomberg Radio, Wilbur Ross, connu pour avoir fait fortune dans l'acier, le charbon, le textile ou les équipements automobiles, n'a pas ménagé sa peine pour défendre Goldman Sachs, pourtant empêtrée dans de multiples plaintes d'actionnaires et une enquête de la SEC. Il emboîte le pas de Warren Buffett, qui a récemment assuré ne pas craindre pour son investissement dans la célèbre banque d'affaires.

« Warren, comme vous le savez, est un important actionnaire de Goldman. Lui, en investisseur rusé qu'il est, croit clairement en Goldman, et je pense comme lui », notamment que la banque est solide et bien gérée. Quand Buffett défend la banque d'affaires, on peut considérer qu'il protège son investissement de 5 milliards de dollars, réalisé en 2008. Mais Ross, qui n'a aucune part dans Goldman, n'a visiblement aucun intérêt financier à la soutenir...

Goldman Sachs dans l'œil du cyclone
Pourtant, l'actualité de la banque n'est pas à proprement parler florissante. Les cabinets d'avocats Zamansky and Associates et Lovell Stewart ont en effet déposé lundi une plainte en nom collectif contre l'établissement, pour le compte de personnes ayant acheté des actions Goldman entre le 2 janvier 2007 et le 16 avril 2010, date de l'entame des poursuites par le gendarme de Wall Street. Ils reprochent à la banque et ses dirigeants de ne pas les avoir prévenus des risques de poursuite par la SEC, bien que celle-ci ait averti dès l'an dernier ses hauts responsables d'une telle action.

La banque anticipe même une accumulation de ce type de plainte dans les prochaines semaines. Les dirigeants de Goldman Sachs, qui veulent éviter une bataille avec les autorités de régulation, cherchent à tout prix des règlements à l'amiable. La division courtage de la banque a donné l'exemple en acceptant, sans reconnaître sa responsabilité, de payer une amende de 450 000 dollars suite à la découverte par la SEC de centaines d'infractions sur des opérations de vente à découvert de titres boursiers.

Vers une concentration de grande ampleur
Wilbur Ross, qui a investi dernièrement 200 millions de dollars dans une banque du Michigan, estime qu'on va bientôt assister à « un énorme mouvement de consolidation des banques dans le pays ». Pas moins de 8 000 établissements cohabitent encore outre-Atlantique, et c'est beaucoup trop. Il prévoit que les banques vont bientôt utiliser leur cash disponible pour faire des emplettes, oubliant pour un temps les dividendes aux actionnaires.

Mais la santé du secteur n'est pas en cause, assure-t-il : « Depuis le début de la crise financière, seulement 200 banques ont fait faillite, ce qui est bien peu au regard du nombre d'établissements ». Et ce n'est pas de Goldman Sachs, la meilleure d'entre elles, que viendra le début de nouveaux ennuis, parie Wilbur Ross.