Zurich (awp) - Le géant du placement de personnel Adecco a démarré l'année sous une bonne étoile, la nouvelle stratégie semblant porter ses fruits. A la Bourse, les actionnaires n'ont cependant pas su sur quel pied danser.

Le chiffre d'affaires a crû de 8% à 5,892 milliards d'euros, écrit le groupe zurichois jeudi dans un communiqué. En termes organiques, le taux de croissance a atteint 3%.

Le résultat opérationnel (Ebita) ajusté du nombre de jours travaillés s'est tassé de 1% à 184 millions, pour une marge afférente de 3,1%, contre 3,4% sur la même période un an plus tôt. Le groupe explique ce recul par la consolidation d'Akka et la contribution modeste d'Adecco Amérique du Nord.

Pénuries de personnel et renchérissement des salaires

Au final, Adecco inscrit un bénéfice net de 92 millions d'euros, inchangé par rapport à la même période un an plus tôt. Il s'agit d'un "excellent résultat", la croissance ayant dépassé le marché, s'est félicité Denis Machuel, directeur général, au cours d'un entretien accordé à AWP.

La croissance a bénéficié des pénuries de personnel, particulièrement aiguës dans de nombreux pays, ce qui s'est traduit par une hausse de la demande de la part des clients. "Il s'agit d'un phénomène mondial", a commenté M. Machuel, qui invoque notamment le départ à la retraite de la génération du baby-boom.

La hausse générale des salaires consécutive à l'inflation constitue également un facteur positif pour Adecco. "Le prix que nous facturons au client est proportionnel de ce que nous versons au collaborateur", a expliqué Coram Williams, directeur des finances.

Volumes robustes en avril

Au chapitre des perspectives, les responsables d'Adecco se montrent optimistes. En avril, les volumes ont été robustes et la demande pour les prestations de placement fait preuve de dynamisme. "Le groupe est bien positionné pour gagner des parts de marché", souligne le communiqué. Le groupe prévoit pour le deuxième trimestre une marge brute et des coûts en ligne avec le premier trimestre en termes de pourcentage du chiffre d'affaires.

Les effets des économies prévues de 150 millions d'euros d'ici à 2024 se feront vraisemblablement sentir aux deuxième semestre. Aux Etats-Unis également, entend retrouver d'ici-là les chiffres noirs.

"Adecco fait clairement mieux que ses pairs et a gagné des parts de marché", note Michael Foeth, de Vontobel. Si dans un premier temps la rentabilité a souffert, la stratégie du directeur général Denis Machuel semble porter ses fruits. Les mesures de réduction des coûts doivent encore permettre de redresser la rentabilité, souligne l'analyste.

A la Bourse, l'action Adecco a terminé en baisse de 2,3% à 28,72 francs suisses, dans un SLI en recul de 0,58%.

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