Zurich (awp) - Les affaires sont à nouveau en marche d'après le centre de recherche KOF, après une chute historique de l'économie heévétique en avril. Cette sortie de crise a cependant une épée de Damoclès sur la tête: une deuxième vague de Covid-19 pourrait faire plonger l'économie suisse dans le rouge à nouveau. Le KOF s'attend à un recul de 4,9% du PIB en 2020.

L'indicateur de la marche des affaires du KOF s'est amélioré de à -10,1 en juillet, contre un repli spectaculaire à -18,9 en avril. A titre de comparaison, il était de l'ordre de +22,3 en février, juste avant le début de la pandémie, d'après un communiqué publié mercredi.

C'est le secteur des bureaux d'étude qui s'en sort le mieux en juillet avec une reprise à 36,4, contre 24,2 au plus fort de la crise. Juste derrière se trouvent les services financiers, solides, qui atteignent 28,7.

Des secteurs disparates

Seul le commerce de détail est revenu à un niveau semblable à celui dont il bénéficiait au début de l'année, avec les grands magasins comme principal gagnant de cette reprise.

A l'autre bout du spectre du secteur privé, les hôteliers au contraire peinent à sortir la tête de l'eau. C'est que la branche n'a toujours pas affronté le creux de la vague: de 62,0 en avril, il est passé à -67,0 en juillet, malgré la fin du semi-confinement et d'autres mesures de lutte contre le coronavirus.

"Des compressions de personnel sont prévues" pour faire face à cette chute durable de la demande, a précisé le communiqué.

Son de cloche différent pour les autres prestataires de service, qui voient dans la crise une bonne manière d'y faire prospérer leur activité. Les agences de travail temporaire par exemple, pourraient bénéficier des besoins en personnel à court terme.

Du reste, l'industrie de transformation, le secteur du bâtiment et les services financiers sont les autres secteurs dont la situation s'est améliorée d'avril à juillet de cette année.

Des conséquences durables

"Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant d'atteindre une valeur indicatrice semblable à celle du début de l'année" a indiqué le KOF. En effet 60% des entreprises participantes ont déclaré que la baisse de la demande avait de graves répercussions" sur leurs activités.

Les acteurs du secteur privé vont perdre 15% de leur chiffre d'affaire en raison de la pandémie. Dans le secteur hôtelier, c'est 40% des ventes annuelles que l'on peut raboter.

Tous secteurs confondus, 14% des entreprises se sentent fortement ou très fortement menacées.

Si l'institut s'attend à une baisse de 4,9% du PIB en 2020, ce chiffre plonge de 6% dans le cas d'une deuxième vague de Covid-19.

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