Un nouveau plan de sauvetage d’Air France-KLM avait été dévoilé la semaine dernière. Il consistait en une recapitalisation de la compagnie aérienne à hauteur d’un maximum de 4 milliards d’euros. L’opération se décomposait en une conversion par l’État français d’un prêt de 3 milliards d’euros en titres super subordonnés et en une augmentation de capital d’un montant maximum de 1 milliard d’euros. Restait encore à préciser les modalités de cette dernière. C’est désormais chose faite.

Air France-KLM a fixé le prix de souscription à 4,84 euros par action nouvelle, soit une décote de 8,85% par rapport au cours de clôture de la veille. En Bourse, cela se traduit par un repli de 3,99% à 5,10 euros pour le titre du transporteur aérien.

Dans le détail, le groupe va lever 901 millions d'euros via l'émission d'un peu plus de 186 millions d'actions. Le montant levé pourra être porté à 1,036 milliard d'euros, en cas d'exercice intégral de la clause d'extension. Le montant final sera fixé le 19 avril prochain.

Lorsque l'opération aura été menée à son terme, la participation de l'État français pourrait avoisiner les 30 % du capital (contre 14,3 % actuellement), en faisant le premier actionnaire du groupe Air France-KLM. Pour sa part, China Eastern Airlines pourrait monter de 8,8 % à environ 10 % du capital. Précisons que l'État néerlandais, autre actionnaire important du groupe, ne participera pas à l'opération.

Si Bruxelles a donné son feu vert à une telle opération de sauvetage, c'est qu'il y a des contreparties. Air France va en effet devoir céder jusqu'à 18 créneaux horaires quotidiens de décollage et d'atterrissage à l'aéroport d'Orly. De plus, le groupe Air France-KLM devra respecter des restrictions sur les acquisitions, les rachats d'actions, les distributions de dividendes et la rémunération de la direction générale.

L'an dernier, Air France-KLM a accusé une perte nette de 7,08 milliards d'euros et vu son chiffre d'affaires fondre de 59% à 11,1 milliards d'euros. Une situation difficile qui devrait perdurer durant le premier trimestre 2021, puisque le groupe s'attend à ce que le résultat d'exploitation soit de l'ordre de -1,3 milliard d'euros.