Patrick Drahi, qui détient 78 % du capital, a proposé 4,11 EUR par action aux actionnaires minoritaires pour pouvoir retirer l'opérateur télécom de la cote boursière d'Amsterdam. Le conseil d'administration a recommandé d'apporter à l'offre, ce qui a provoqué la colère de plusieurs fonds spéculatifs présents au capital, qui avaient déjà menacé de lancer une procédure aux Pays-Bas. Ils estiment que l'actionnaire majoritaire cherche à exploiter la valorisation déprimée des opérateurs télécoms européens pour retirer le titre de la cote à bon compte. De leur point de vue, le prix proposé sous-valorise nettement l'entreprise qui possède notamment l'opérateur français SFR.

Du côté d'Altice Europe, on a répliqué au Financial Times qu'il y a "une logique claire à la transaction, qui permettra à la société de se focaliser sur sa stratégie à long terme", tout en arguant que le prix proposé est supérieur à la valorisation des comparables européens du secteur. L'entreprise a aussi mis en avant le rendement boursier du dossier depuis son introduction en 2014, en intégrant la scission de la division américaine du groupe.

A ce stade, il est difficile de savoir quelles sont les conséquences de cette ruade des fonds spéculatifs. Les rapports d'Altice avec les retraits de la cote sont tumultueux. L'AMF avait bloqué en 2016 la tentative de rachat des minoritaires de SFR pour des manquements aux obligations d'information des investisseurs. La transaction avait toutefois pu être réalisée un an plus tard, une fois les écueils réglementaires éliminés.

Altice Europe cotait ce matin 4,452 EUR avant l'ouverture.