BERLIN (Reuters) - Un groupe emmené par Max Schrems, un défenseur autrichien de la protection de la vie privée, a déposé lundi une plainte contre Apple auprès des autorités espagnole et berlinoise compétentes, accusant le groupe américain d'utiliser les données des utilisateurs d'iPhone sans leur consentement.

La plainte de l'organisation Noyb est la première action de ce type contre Apple, qui affirme pourtant, dans ses publicités, proposer à ses utilisateurs un niveau élevé de protection de leurs données personnelles.

Le groupe de défense des droits numériques, basé à Vienne, reproche au géant californien d'avoir créé un outil, baptisé Identifier for Advertisers (IDFA), qui crée automatiquement un code sur chaque iPhone. Ce code, stocké dans l'appareil, peut être utilisé, selon Noyb, par Apple ou des annonceurs pour proposer aux utilisateurs de la publicité ciblée.

"Apple place des codes comparables à un cookie dans ses téléphones sans le consentement de l'utilisateur. Il s'agit d'une violation flagrante des lois de l'Union européenne sur la vie privée", dénonce Stefano Rossetti, l'avocat de Noyb, faisant référence au règlement général de l'UE sur la protection des données (RGPD).

Selon Stefano Rossetti, le RGPD requiert un consentement de l'utilisateur pour l'installation et l'utilisation de ces données.

Noyb estime que les nouvelles règles prévues par Apple pour encadrer l'usage de ce code ne changera pas le fond du problème, car elles restreignent seulement l'accès des tiers, pas celui d'Apple.

"L'IDFA ne devrait pas seulement être restreint, mais définitivement supprimé", insiste Stefano Rossetti.

Sollicités, ni Apple, ni les autorités de protection des données en Espagne et à Berlin n'ont répondu dans l'immédiat aux demandes de commentaires.

(Kirsti Knolle; version française Claude Chendjou, édité par)