Francfort (awp/afp) - L'emblématique chaîne allemande de grands magasins Galeria Karstadt Kaufhof va devoir fermer un grand nombre d'établissements, a annoncé mardi l'administrateur judiciaire désigné après le deuxième dépôt de bilan du groupe en deux ans. Plus de 40 points de vente sur 131 pourraient disparaître.

Sur 131 grands magasins en activité, "seul un noyau dur restera", a déclaré le superviseur de la procédure de sauvegarde, Arndt Geiwitz, à la radio allemande WDR.

Selon le patron de Galeria, Miguel Müllenbach, le parc devra être réduit d'au moins un tiers, soit plus de 40 grands magasins menacés de fermeture, a-t-il déclaré au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Le syndicat des services Verdi a déclaré mardi vouloir se battre pour "chaque emploi" au sein de la chaîne qui compte aujourd'hui 17'400 salariés. Galeria Karstadt Kaufhof a confirmé lundi soir avoir demandé à bénéficier d'une procédure de sauvegarde en raison de nouvelles difficultés financières.

Véritable institution outre-Rhin, ces enseignes plus que centenaires sont dans la tourmente depuis plusieurs années. L'impact de la pandémie s'est ajouté au désamour des Allemands pour ce concept de grands magasins traditionnels à l'image poussiéreuse, supplantés par les centres commerciaux aux multiples enseignes et les géants du commerce en ligne.

Le précédent dépôt de bilan de la chaîne, en avril 2020 en plein confinement causé par la pandémie de Covid-19, s'était soldé par la fermeture d'une quarantaine de succursales et la suppression de quelque 4.000 emplois. Malgré l'effacement de 2 milliards d'euros de dettes, l'Etat fédéral a dû venir au secours du groupe en accordant des aides publiques en février 2021 et en février 2022 pour un total de 680 millions d'euros.

Les grands magasins Galeria Karstadt Kaufhof sont la propriété du magnat de l'immobilier autrichien René Benko. Des négociations menées avec le fonds de stabilité économique du gouvernement fédéral (WSF), créé pour amortir les répercussions de la pandémie de coronavirus, n'ont rien donné. Recourir à un nouveau prêt public assorti d'intérêts "aurait encore alourdi notre charge" et ceci "sans rendre possible des allègements comme la nouvelle procédure de sauvegarde le permet", a écrit le PDG de la chaîne dans un courrier aux salariés du groupe obtenu par l'AFP.

afp/vj