Zurich (awp) - Mardi dernier, le patron du boulanger industriel Aryzta Urs Jordi a fait le point sur ses projets pour l'entreprise en difficulté. Dans une interview à Finanz und Wirtschaft vendredi soir (en ligne), il a admis une certaine impatience de la part de divers milieux. Les projets ont dû et doivent être largement mis au point avant d'être réalisés, a-t-il souligné.

Aryzta fait face à des investisseurs actifs, mais c'est à cause de performances négatives durant plusieurs années que les actionnaires se sont mis à bouter. Elliott a lui aussi reconnu un gros potentiel d'amélioration de l'entreprise, a relevé M. Jordi. Le groupe se concentre pleinement sur la réalisation conséquente de la bonne stratégie, selon le patron. Il s'agit de rendre l'entreprise plus simple, plus rapide, plus profitable et plus petite.

Le patron ne sait pas ce qu'Elliott fera lors de l'assemblée générale du 15 décembre prochain. Les discussions ont été interrompues le 24 octobre dernier. Comme déjà annoncé, le fonds spéculatif de l'investisseur américain Paul Singer veut reprendre Aryzta. Si Elliott fait une offre contraignante aux actionnaires, cela déclenchera un processus qu'il faudra suivre, a relevé M. Jordi.

D'ailleurs, Elliott devra faire la même chose: concentration, amaigrissement et simplification. La différence, c'est que les actionnaires actuels n'en profiteront pas.

A propos de l'avenir, il est clair, selon M. Jordi, qu'il n'y a pas d'Aryzta Welt AG (Aryzta monde SA, ndlr). Le commerce des produits alimentaires est toujours local, a-t-il souligné. D'autres entreprises de la branche disposent aussi de structures locales, même si elles sont actives sur le plan global. C'est dans cette direction qu'Aryzta doit aller. Il est donc probable qu'il faudra procéder à de grosses cessions partielles.

Enfin, le temps est terminé où Aryzta était une entreprise nourrie par les fusions-acquisitions et la finance. Le côté industriel n'était plus prioritaire. "Nous voulons redevenir un boulanger" a affirmé M. Jordi.

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