PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse mardi dans un contexte de prudence après les récents records inscrits lors des dernières séances tandis qu'à Wall Street la tendance est négative à la mi-journée à la veille de la publication des chiffres de l'inflation aux Etats-Unis.

À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,06% à 7.043,27 points. Le Footsie britannique a abandonné 0,36% et le Dax allemand 0,04%.

L'indice EuroStoxx 50 a reflué de 0,18%, le FTSEurofirst 300 de 0,19%, tout comme le Stoxx 600.

Alors que les résultats trimestriels et les prévisions des entreprises ont alimenté la confiance des investisseurs, de nouveaux indicateurs économiques et les déclarations des banques centrales les incitent à la prudence.

Les prix à la production aux Etats-Unis ont continué d'augmenter (+0,6%) en octobre, a annoncé mardi le département du Travail à la veille de la publication des statistiques mensuelles des prix à la consommation (CPI) dans le pays.

En Europe, Klaas Knot, l'un des membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré mardi que l'institution devait se préparer au scénario d'une inflation durablement plus élevée.

Aux Etats-Unis, Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, a souligné que l'institution était attentive à un large éventail d'indicateurs sur l'emploi et pas seulement aux seuls chiffres en eux-mêmes alors que la Fed va commencer à réduire ce mois-ci ses achats d'obligations sur les marchés.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,45%, le Standard & Poor's 500 de 0,32% et le Nasdaq de 0,35%, rattrapés par les craintes sur l'inflation au lendemain des records inscrits par les trois indices.

"Je pense que la plupart des investisseurs se rendent compte à présent que l'inflation est en hausse. Elle ne progresse pas aussi vite qu'on le redoutait, mais elle continue d'augmenter", commente Robert Pavlik, gérant de portefeuille chez Dakota Wealth.

Aux valeurs, General Electric bondit de 3,88% après l'annonce de sa scission en trois entreprises cotées centrées respectivement sur l'aviation, la santé et l'énergie.

Tesla perd encore 8,47% au lendemain de sa chute de près de 5%, consécutive à une consultation sur Twitter lancée par le patron du groupe sur une vente de 10% de ses actions.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, la tendance a été animée essentiellement par les résultats. Ceux du groupe britannique de distribution AB Foods (+7,90%) ou encore du géant allemand de l'agrochimie Bayer (+1,48%) ont contribué positivement à la tendance.

A contrario, le groupe allemand Munich Re a fini en repli de 2,51%, pénalisé par la révision à la hausse de ses pertes cette année dans la réassurance, tandis que l'assureur britannique Direct Line (-4,23%) a été sanctionné pour ses résultats trimestriels.

A Paris, Renault (+3,79%), plus forte progression du CAC 40, a profité du relèvement des prévisions annuelles de bénéfice de son partenaire japonais Nissan.

Carrefour a pris pour sa part 2,86% à la faveur de la présentation d'un plan d'investissement de trois milliards d'euros entre 2022 et 2026 dans le commerce en ligne.

Hors résultats, Barclays a reflué de 1,26% après l'annonce par la banque d'un remaniement de son équipe de direction à la suite de la démission de son directeur général Jes Staley, mis en cause pour ses liens passés avec l'ex-gérant de fonds Jeffrey Epstein.

CHANGES

Sur le marché des changes, le dollar est pratiquement stable face aux autres grandes devises dans l'attente des statistiques mercredi sur l'inflation.

L'euro fait du sur place à 1,1584 dollar.

Parmi les cryptomonnaies, le bitcoin recule de 1,1% après avoir inscrit un nouveau plus haut à 68.564,40 dollars.

TAUX

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans abandonne encore 7,3 points de base, à 1,4236%, les investisseurs continuant de réajuster leurs positions par rapport aux perspectives d'une remontée des taux.

La tendance est similaire en Europe, le rendement du dix ans allemand ayant fini sur une baisse de 4,8 points de base à -0,294%, tandis que son équivalent français s'est contracté de 4,3 points à 0,490%.

PÉTROLE

Le marché pétrolier poursuit de son côté son mouvement haussier, soutenu par la perspective d'une forte demande dans le contexte de la réouverture des frontières aux Etats-Unis et du plan d'investissement dans les infrastructures de Joe Biden. Le baril de Brent se traite à 83,75 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) à 82,62 dollars.

A SUIVRE MERCREDI:

Les prix à la consommation en octobre aux Etats-Unis et les chiffres définitifs de l'inflation en Allemagne sur la même période.

(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)

(Reportage Claude Chendjou, édité par Jean-Michel Bélot)

par Claude Chendjou