Agé de 61 ans, Philippe Lazare, dont le mandat arrivait à échéance à l'issue de la prochaine assemblée générale en 2019, était à la tête d'Ingenico depuis 2007.

Il sera remplacé à la présidence par Bernard Bourigeaud, administrateur indépendant depuis le 29 avril 2016, et à la direction générale par Nicolas Huss, jusque-là directeur des opérations d'Ingenico.

"A la demande du conseil d'administration, Philippe Lazare a remis l'ensemble de ses mandats de président-directeur général et d'administrateur à disposition du conseil, afin de faciliter la transition managériale dans l'intérêt d'Ingenico", note la société dans un communiqué.

Bernard Bourigeaud, un excellent connaisseur des sociétés de services informatiques, est un ancien PDG d'Atos tandis que Nicolas Huss, ancien responsable de Visa Europe, était déjà vu comme le dauphin de Philippe Lazare.

"Il devrait être un bon directeur général", observe dans une note l'analyste du secteur de Bryan Garnier, pour qui ces annonces montrent que le groupe a décidé de prendre des mesures énergiques.

Nicolas Huss dispose d'une expérience très précieuse dans les activités de détail, sur lesquelles le groupe entend se recentrer, observe-t-il.

Natixis a exprimé le 11 octobre dernier son intérêt pour un rapprochement de ses activités de paiement avec celles d'Ingenico.

Le spécialiste des services prépayés Edenred, dont le nom avait également été cité pour Ingenico, a finalement dit fin octobre qu'il n'avait pas l'intention de faire une offre.

"Quelque chose de positif peut se produire désormais. Soit Ingenico trouve une solution qui donnera satisfaction aux actionnaires et dans ce cas il peut rester indépendant, soit il est racheté par un acteur français (une prime peut aussi satisfaire les actionnaires, que l'on voit au moins autour de 80 euros/action", ajoute Bryan Garnier.

A 10h58, le titre Ingenico progressait de 3,7569% à 67,94 euros, limitant ainsi son recul à quelque 23% depuis le début de l'année.

(Gwénaëlle Barzic et Jean-Michel Bélot, avec la contribution de Blandine Henault, édité par Benoît Van Overstraeten)