Pékin (awp/afp) - Les exportations chinoises d'acier ont chuté en janvier de 23,8% sur un an, fruit des efforts de Pékin pour réduire les surcapacités de ses sidérurgistes, sous la pression de l'Union européenne et des Etats-Unis, qui accusent le géant asiatique de dumping.

La Chine --de loin le premier producteur mondial-- a exporté le mois dernier 7,42 millions de tonnes d'acier contre 9,74 millions un an auparavant, et contre 7,80 millions en décembre, selon des chiffres publiés vendredi par l'Administration des douanes.

Le pays produit environ la moitié de l'acier de la planète. Mais ses aciéries, minées par le ralentissement économique du pays, ploient sous des capacités excédentaires estimées à plusieurs centaines de millions de tonnes.

Elles ont donc écoulé ces deux dernières années sur les marchés étrangers une partie de leurs excédents, provoquant un plongeon des prix mondiaux et faisant boire la tasse aux sidérurgistes asiatiques, européens et américains.

De quoi alimenter des accusations de dumping de la part de Bruxelles et de Washington. Face aux critiques, Pékin a promis de réduire ses capacités de 100 à 150 millions de tonnes --sur un total de plus d'un milliard de tonnes-- d'ici 2020.

Des coupes qui s'avèrent difficiles à concrétiser en raison de la réticence des autorités régionales, soucieuses de préserver l'emploi. Du coup, ces promesses n'ont pas suffi à convaincre ni à rassurer les partenaires commerciaux de Pékin.

L'UE maintient environ une quarantaine de mesures anti-dumping ou anti-subventions contre des produits en acier, dont 17 visent la Chine.

Ses Etats membres se sont entendus en décembre sur un texte qui autorisera à l'avenir Bruxelles à imposer des sanctions tarifaires plus élevées qu'auparavant en cas de dumping sur les matières premières --avec essentiellement la Chine dans le viseur.

Et fin janvier, la Commission européenne a annoncé des taxes comprises entre 30% et 65% sur des produits métallurgiques (accessoires de tuyauterie en aciers inoxydables) de fabrication chinoise, estimant qu'ils étaient vendus à perte dans l'UE.

Le régime communiste avait aigrement réagi en dénonçant le "protectionnisme" de l'Europe. D'autant qu'il a entamé une ambitieuse restructuration de son secteur sidérurgique --dominé par les grands groupes étatiques, fragmentés, endettés et gérés de façon peu efficiente.

Pékin a ainsi entériné début décembre la fusion de deux gros sidérurgistes (Baosteel et Wuhan Iron and Steel Group) pour donner naissance à un mastodonte de l'acier, numéro deux mondial derrière le français ArcelorMittal. Un phénomène de concentration appelé à s'intensifier.

afp/lk