Zurich (awp) - Barry Callebaut a amélioré sa performance financière tous azimuts au premier semestre de son exercice décalé. Grâce à des chiffres solides, légèrement supérieurs aux prévisions du marché, le numéro un mondial des produits à base de chocolat et de cacao se dit en bonne voie pour réaliser ses objectifs à moyen terme.

Le chiffre d'affaires du premier semestre de l'exercice décalé 2018/19, clos fin février, s'est inscrit à 3,67 milliards de francs suisses, en hausse de 3,5%. Les ventes ont notamment été portées par un accroissement des volumes de 2,4% à 1,05 million de tonnes, a indiqué jeudi le groupe basé à Zurich et né de la fusion en 1996 des sociétés belge Callebaut et française Cacao Barry.

En matière de rentabilité, la société zurichoise dirigée par le Français Antoine de Saint-Affrique a dégagé un résultat d'exploitation (Ebit) en forte hausse de 8,9% à 301,4 millions de francs suisses, tandis que le bénéfice net a progressé de 15,1% à 199,1 millions.

"Nous avons une bonne visibilité sur notre portefeuille et nous tablons sur une poursuite de l'accélération de la dynamique des ventes", a déclaré devant la presse à Zurich le directeur général Antoine de Saint-Affrique. Ce dernier s'est dit "confiant" d'atteindre les objectifs à moyen terme.

Tendances favorables

Satisfait de la bonne tenue des ventes de Ruby, le chocolat rose commercialisé depuis l'an dernier, M. de Saint-Affrique, a relevé que Barry Callebaut tire profit de certaines tendances dans l'industrie alimentaire, telles que les produits dits "premium" et ceux liés aux régimes véganes ainsi qu'à la santé. Le nombre d'acteurs en mesure de produire en masse du chocolat végane ou sans sucre reste limité. Et plus leur fabrication se révèle complexe, plus les marges sont élevés.

Barry Callebaut observe aussi un joli potentiel de croissance dans ses affaires Gourmet, soit les produits destinés aux professionnels de la gastronomie. Antoine de Saint-Affrique entrevoit dans ce segment des taux croissance entre 5 et 9%. L'expansion à venir reposera aussi sur des contrats supplémentaires avec d'importants groupes alimentaires (outsourcing).

M. de Saint-Affrique s'est aussi dit prêt à affronter le Brexit, quel que soit le scénario de sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne. Le Royaume-Uni représente un important marché pour Barry Callebaut. "Et les Britanniques auront bien besoin de chocolat", a-t-il poursuivi en clignant de l'oeil.

A la faveur de l'évolution favorable de ses affaires, Barry Callebaut a prolongé ses objectifs jusqu'en 2021/22, alors qu'ils auraient dû arriver à échéance à la fin de l'exercice en cours. Le groupe vise une croissance annuelle des volumes de ventes de 4% à 6%, ainsi qu'une croissance de l'Ebit en monnaies locales supérieure à la progression des volumes.

Titre en verve

Dans la foulé d'une performance jugée solide, l'action Barry Callebaut a eu les faveurs de la cote à la Bourse suisse. Hormis la croissance en volume, le chocolatier industriel a dépassé les attentes les plus optimistes de la communauté financière.

La nominative Barry Callebaut a fini sur un gain de 1,0% à 1888 francs suisses, dans un SPI en recul de 0,07%.

Du côté des analystes, Morgan Stanley a salué dans son commentaire l'amélioration Ebit/tonne plus forte que prévu, en particulier dans la division Cacao (+21%) et dans la région Asie-Pacifique (+5,4%). La banque pointe en revanche du doigt le flux de trésorerie négatif de 141 millions de francs suisses et invite à se désengager du titre.

Plus amène, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) a salué la forte progression du résultat opérationnel (Ebit) et s'attend à une solide croissance du bénéfice sur l'ensemble de l'exercice. Revenant sur l'évolution de la trésorerie, l'établissement a précisé qu'il s'agit pour l'essentiel d'un effet comptable, qui devrait être normalisé d'ici la fin de l'année. La pondération au marché reste de mise.

al/vj/buc