Bic chute de 8,45% et retombe à son niveau de 83,61 euros atteint le 25 octobre dernier. Ce jour-là, le groupe avait dévoilé une baisse inattendue de son chiffre d'affaires au troisième trimestre ; aujourd'hui, il subit les foudres des investisseurs après avoir averti sur l'évolution de sa rentabilité en 2018. De manière anticipée - la publication de ses résultats et perspectives était initialement prévue pour le 14 février - Bic a prévenu qu'il attendait une marge d'exploitation normalisée comprise entre 17 et 18% cette année. A ce niveau, elle baisserait de 2 à 3 points par rapport à 2017.

De surcroit, cette prévision est bien inférieure au consensus qui tablait jusque-là sur une marge d'exploitation normalisée de 19,5%. Bic explique cette dégradation probable de sa rentabilité par la hausse attendue de ses coûts de matières premières, des dépréciations plus élevées mais aussi par le maintien d'investissements importants dans le soutien à sa marque.

"L'avertissement sur les résultats 2018 remet en cause une normalisation de la génération de free cash flow à court terme et témoigne d'un contexte concurrentiel qui restera très difficile à court et moyen terme", commente Oddo BHF suite à ces annonces. Le bureau d'études a dégradé d'Achat à Neutre sa recommandation et abaissé de 106 à 93 euros son objectif de cours sur Bic.

Les problématiques derrière cet avertissement ne sont pas nouvelles. En effet, le groupe a été largement confronté au cours des derniers trimestres à une concurrence accrue aux Etats-Unis, dans les rasoirs, et au Brésil notamment et à la nécessité de soutenir sa marque. Mais la déception suite à ces perspectives dégradées est d'autant plus forte que la seule performance du quatrième trimestre aurait autorisé tous les espoirs.

Au quatrième trimestre, Bic est en effet parvenu, contre toute attente, à faire progresser sa rentabilité : sa marge d'exploitation normalisée est ressortie à 19,9%, contre 19,5% un an plus tôt et un consensus de 18,6%. Cette surperformance s'explique notamment par une croissance organique plus forte qu'attendu, à 5,9% contre 4,1% de consensus, sur la période.