Sans surprise, les investisseurs ont lourdement sanctionné l'avertissement de Research In Motion, qui accumule les déboires depuis plusieurs trimestres. L'action du fabricant du BlackBerry décroche de 7,79% à 10,36 dollars, portant son repli sur un an à 75%. Research In Motion a averti hier soir qu'il essuierait une perte opérationnelle au premier trimestre en raison d'un environnement concurrentiel qui se traduit pas une baisse des volumes vendus et une pression sur les prix. Le consensus Bloomberg était de 261 millions de dollars.

Research In Motion a recruté J.P. Morgan et RBC Capital Markets pour auditer ses performances opérationnelle et financière.

« Ces conseillers ont pour mission de nous aider dans notre examen stratégique (...) et d'évaluer les mérites relatifs et la faisabilité de plusieurs stratégies financières, y compris de nouvelles opportunités pour tirer profit de la plate-forme BlackBerry à travers des partenariats, des possibilités de licences, et autres alternatives stratégiques », a indiqué la société.

Cet examen stratégique avait été annoncé fin mars à l'occasion de la publication des résultats du quatrième trimestre. Research In Motion ne cesse d'accumuler les déboires après avoir échoué à prendre le virage de l'Internet mobile. Comme Nokia, le groupe est pris en tenaille entre les smartphones sous Android et l'iPhone d'Apple.

La chute de l'action en Bourse rend le fabricant du BlackBerry vulnérable à un rachat. Celui-ci conserve comme atout sa plate-forme de messagerie. Cette éventualité est la seule raison qui pousse Credit Suisse à rester neutre sur la valeur. Le broker a réduit ses prévisions pour les exercices 2013 et 2014 de 1,40 dollar et 1,38 dollar à respectivement -0,05 dollar et 0,27 dollar.