C'est le jeudi des sceptiques chez Zonebourse. Après avoir rhabillé Micron Technology pour la saison des fêtes plus tôt dans la journée, nos analystes se sont aussi penchés pour la seconde fois de l'année sur le cas de BlackBerry.

Malgré moult promesses et communications tapageuses, cette gloire du passé de la téléphonie mobile n'est jamais parvenue à se réinventer. Heureusement que son portefeuille de brevets a été habilement monétisé, à l'instar de ce que l'on a aussi observé chez Nokia. 

A l'époque, c'est justement la décote sur la valeur de ses actifs intangibles qui attira les talentueux investisseurs de Fairfax au capital de BlackBerry. Hélas, réinvesti dans diverses acquisitions pour transformer l'entreprise en un leader du software, le produit de ces monétisations reste pour l'instant décevant. 

Ni le segment QNX ni l'activité cybersécurité ne sont encore capables de réaliser des profits. Pas d'inflexion miraculeuse non plus au niveau de la croissance de leurs revenus, même s'il faut souligner une amélioration notable dernièrement.

BlackBerry anticipe ainsi un chiffre d'affaires consolidé aux alentours de $830 millions cette année, soit un premier regain de croissance depuis trois ans. A défaut d'autre chose, les actionnaires devront se consoler de cela.

Sur les neuf premiers mois de l'année fiscale, l'entreprise réduit son cash-burn par rapport à l'exercice précédent, mais demeure cependant — très légèrement — dans le rouge. Autre développement attendu et annoncé plus tôt en 2023 : le directeur de l'activité cybersécurité John Giamatteo remplace John Chen au poste de CEO. 

Arrivé auréolé du redressement de Sybase, l'homme d'affaires hongkongais aura passé dix à la tête de BlackBerry sans parvenir à concrétiser son objectif de positionner le canadien comme un leader mondial de la cybersécurité. 

Il est à souhaiter que Giamatteo se départisse du style de communication franchement tendancieux de son prédécesseur. Dernier exemple en date : la cession de propriétés intellectuelles présentée en gros titres comme une transaction à $900 millions, alors qu'il est presque certain que BlackBerry empochera nettement moins que ce montant.