(Actualisé avec exemption pour les filiales et projet de privatisation)

MOSCOU, 30 juillet (Reuters) - Les filiales européennes des banques russes ne seront pas concernées par les sanctions économiques de l'Union européenne destinées à assécher les flux de financement des établissements contrôlés par Moscou, a-t-on appris mercredi auprès de sources proches des discussions.

Ces sources ont déclaré que cette exemption, qui sera surveillée de près par l'UE, signifie que les filiales de Sberbank et VTB pourront fonctionner normalement dans les pays européens.

Cette disposition devrait soulager l'Autriche, où les deux principales banques publiques russes ont installé le siège de leurs opérations européennes.

"Nous limitons le champ d'action géographique à la Russie. Nous ne voulons pas inclure les filiales européennes enregistrées et établies dans l'Union européenne", a déclaré une des sources.

Les banques russes VTB, Bank of Moscow et Russian Agriculture Bank ont dénoncé mercredi des sanctions "politiques" et "injustes", tout en minimisant leur impact sur leurs activités.

En raison de la crise en Ukraine, les Etats-Unis ont élargi mardi la liste des établissements visés par des sanctions à quasiment toutes les banques dont l'État russe est l'actionnaire majoritaire, à l'exception de Sberbank.

De son côté, l'Union européenne a également annoncé mardi un accord sur des sanctions économiques contre la Russie, avec notamment un accès limité des banques publiques russes à ses marchés de capitaux.

"Nous estimons que ces décisions sont politiques, injustes, douteuses du point de vue légal et susceptibles de nuire économiquement à toutes les parties", a déclaré dans un communiqué VTB, deuxième banque russe en termes d'actifs.

"Nous sommes confiants dans le fait que nous pourrons lever des capitaux si besoin est."

"VTB est prêt à emprunter dans d'autres devises et sur d'autres marchés", a ajouté la banque.

MOSCOU DÉTERMINÉ À PRIVATISER ROSNEFT ET VTB

De son côté, Russian Agricultural Bank a déclaré ne pas s'attendre à ce que ces nouvelles sanctions aient un quelconque impact négatif sur ses activités.

"La banque est stable et ne s'attend pas à un impact négatif sur ses activités des sanctions introduites", a dit l'établissement public dans un communiqué.

Bank of Moscow, filiale de VTB, a affirmé mercredi qu'elle n'était pas pénalisée par ces mesures de rétorsion et qu'elle ne prévoyait pas d'emprunter sur les marchés étrangers.

L'Association des entreprises européennes (AEB), basée à Moscou, a dit mercredi "regretter profondément" ces nouvelles sanctions.

"Compte tenu du volume des échanges commerciaux entre la Russie et l'UE et entre la Russie et l'Ukraine, l'AEB prévoit que ces nouvelles sanctions nuiront non seulement à l'économie russe mais freineront également la croissance de l'UE et de l'Ukraine", a dit dans un communiqué l'association qui représente plus de 600 entreprises européennes présentes en Russie.

Par ailleurs, les sanctions américaines n'ont pas dissuadé la Russie de privatiser le groupe pétrolier Rosneft et la banque VTB, a rapporté mercredi Interfax, citant la responsable de l'autorité chargée des privatisations.

"Nous ne revenons pas sur nos projets. La situation évolue mais l'actif doit être prêt (pour la vente)", a déclaré Olga Dergunova, à la tête de l'organisme de gestion de la propriété d'Etat.

(Bureau de Moscou, Mathilde Gardin pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

Valeurs citées dans l'article : Bank Moskvy AKB OAO (P), Bank VTB OAO