Zurich (awp) - Le spécialiste des techniques de fixation Bossard, qui a vu ses ventes et sa rentabilité reculer l'année dernière en raison de la crise sanitaire, entend bien reprendre le chemin de la croissance en 2021. L'entreprise vise un chiffre d'affaires de l'ordre de 870 millions de francs suisses, peu ou prou son niveau d'avant la crise, notamment à travers l'implantation de sa nouvelle "Stratégie 200".

Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) a reculé de 9,7% à 86,4 millions de francs suisses, pour une marge afférente écornée de 0,3 point de pourcentage à 10,6%, indique mercredi le groupe zougois.

Le bénéfice net après minoritaires s'est inscrit à 67,1 millions de francs suisses, soit un recul de 9,6% sur un an. Le conseil d'administration propose le versement d'un dividende 4,40 francs suisses par action, remonté de 40 centimes par rapport à l'année dernière.

Les résultats publiés par Bossard s'inscrivent dans le haut de la fourchette des prévisions du consensus AWP à l'exception du dividende, qui dépasse les attentes les plus optimistes. Mi-janvier, le groupe avait dévoilé l'évolution de ses ventes en 2020, qui ont accusé un repli de 7,2% à 812,8 millions de francs suisses.

Pour 2021, la direction se dit confiante vis-à-vis de la reprise constatée au quatrième trimestre de l'année dernière. Les incertitudes liées au coronavirus empêchent toutefois d'émettre des prévisions chiffrées. Le directeur financier Stephan Zehnder a quand même déclaré qu'en principe, la marge cible de 10 à 13% reste de mise.

Difficile en revanche de faire une prévision concrète pour l'année en cours en ce qui concerne la marge opérationnelle Ebit. M. Zehnder s'est néanmoins risqué à prévoir une marge d'environ 11%. En 2020, celle-ci a atteint 10,6%.

Une nouvelle stratégie pour une nouvelle croissance

"Nous sommes confiants dans le grand potentiel du marché, la nouvelle "Stratégie 200" et notre base financière solide, qui permet également des acquisitions", a indiqué le patron Daniel Bossard lors d'une conférence de presse mercredi.

"Stratégie 200", c'est la clé de voûte de la future croissance du groupe, d'après M. Bossard. Cette nouvelle orientation stratégique à long terme est destinée à guider la société jusqu'à son 200e anniversaire en 2031.

"Nous voulons accentuer la courbe de croissance sur tous nos marchés clés, atteindre une croissance accélérée, rentable et durable dans les années à venir jusqu'en 2031 et ainsi gagner des parts de marché pertinentes", détaille ensuite le dirigeant.

Jusqu'à présent, l'entreprise ne domine le marché qu'en Suisse et au Danemark, avec des parts respectives de 40 et 30%. Dans les autres pays, il existe encore un "potentiel de croissance considérable", puisque ses parts de marché stagnent entre 1 à 3%.

L'optimisme est donc de mise, surtout que "la forte tendance du quatrième trimestre s'est poursuivie au cours des deux premiers mois du nouvel exercice", se réjouit M. Bossard.

Vers 12h30, la nominative Bossard bondissait de 8,3% à 212,50 francs suisses dans un SPI en hausse de 0,05%.

Malgré des prévisions prudentes et non chiffrées, Baader Helvea juge la direction bien "confiante" au regard des mesures gouvernementales actuelles pour endiguer le Covid-19 et l'avancée des vaccins. Il recommande de réduire l'exposition au titre.

Au contraire, la banque Vontobel voit dans l'action Bossard une bonne manière de profiter de la reprise économique mondiale. A moyen-terme, les marchés où Bossard est présent devraient fournir "des opportunités de croissance substantielles". Elle maintient sa recommandation "hold".

nj/fr