PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse mardi, à l'exception de Londres, les restrictions liées à la pandémie due au coronavirus et les incertitudes sur l'issue des élections sénatoriales aux Etats-Unis limitant la prise de risque.

À Paris, le CAC 40 a perdu 0,44% à 5.564,6 points et le Dax allemand a cédé 0,55%.

A la Bourse de Londres, le FTSE a gagné 0,61%, avec la hausse des valeurs pétrolières et l'annonce d'un nouveau plan de soutien aux entreprises de 4,6 milliards de livres (5,1 milliards d'euros).

L'indice EuroStoxx 50 a perdu 0,46%, le FTSEurofirst 300 a reculé de 0,33% et le Stoxx 600 de 0,19%.

Alors que la Grande-Bretagne est entrée ce mardi dans son troisième confinement, l'Allemagne pourrait durcir ses restrictions en matière de rencontres et prolonger ses mesures de confinement jusqu'à la fin du mois tandis qu'en France, l'allégement attendu des restrictions en janvier est fortement remis en cause.

"La réaction du marché boursier à un nouveau confinement en Angleterre aurait pu être bien pire mais il est juste de dire qu'il y avait beaucoup de signes ces derniers jours qu'un confinement total était à venir", a déclaré Russ Mould, directeur des investissements chez AJ Bell.

Au-delà de la pandémie et de ses répercussions économiques, l'attention des investisseurs est accaparée par les élections sénatoriales en Géorgie, un Etat remporté par Joe Biden lors de la présidentielle américaine.

En cas de victoire des démocrates, le parti aura le contrôle des deux chambres du Congrès, donnant au président élu les coudées franches pour mener sa politique.

"Alors qu'une éventuelle victoire démocrate pourrait soulever des inquiétudes quant à une réglementation accrue, au moins dans les prochains mois, cela pourrait être compensé par les attentes d'une relance budgétaire plus importante et ainsi soutenir la hausse des actifs à risque et la faiblesse du dollar dans les prochains mois", a déclaré ING Bank dans une note.

Les trois indices phares de la Bourse de New York gagnaient de 0,2% à 0,5% au moment de la clôture européenne.

VALEURS

Avec la hausse des cours du brut, le compartiment de l'énergie a signé de très loin la plus forte progression du jour en Europe (+3,62%), mettant fin à une série de quatre séances consécutives de baisse.

Royal Dutch Shell et BP ont pris respectivement 6,87% et 7,07%. A Paris, TechnipFMC a gagné 8,1% et Total 2,6%.

Le distributeur britannique Next a pris 8,04%, parmi les plus fortes hausses du Stoxx 600, après avoir fait état d'un repli beaucoup moins marqué que prévu de ses ventes lors de la période recouvrant Noël.

Dialog Semiconductor a gagné 2,69% après avoir relevé sa prévision de chiffre d'affaires pour le quatrième trimestre, essentiellement en raison d'une forte demande pour les smartphones et les tablettes compatibles avec la 5G.

A Paris, Nexity a grimpé de 5,99% après avoir annoncé un relèvement de ses objectifs financiers fixés pour 2020.

PÉTROLE

Les prix du brut sont en nette hausse après la décision de l'Opep+ de relever son offre de seulement 75.000 barils par jour à la fois en février et en mars, du seul fait d'une volonté de la Russie et du Kazakhstan d'augmenter leur production nationale.

Le marché est également soutenu, dans une moindre mesure, par les tensions autour de l'Iran après la saisie par les Gardiens de la révolution d'un chimiquier battant pavillon sud-coréen dans les eaux du Golfe pour infractions en matière de pollution. L'incident de lundi est survenu sur fond de tensions entre Séoul et Téhéran concernant le gel de fonds iraniens par les banques sud-coréennes du fait des sanctions imposées par les Etats-Unis.

Le baril de Brent prend 3,31% à 52,78 dollars et celui de brut américain (West Texas Intermediate) 4,07% à 49,56 dollars.

CHANGES

Le dollar cède 0,37% contre un panier de devises internationales après que la banque centrale chinoise a fixé le taux de change officiel à 6,4760 yuan pour un dollar, soit 1% de plus que la précédente fixation et le changement le plus important depuis 2005.

"Un geste considéré par beaucoup comme une déclaration significative de Pékin et qui indique le désir de la Chine d'assumer un rôle plus central sur les marchés mondiaux des changes", a commenté Ricardo Evangelista chez ActivTrades.

Cette décision a alimenté l'appétit pour les devises les plus risquées. Le dollar australien, considéré comme un baromètre du risque qui tend habituellement à suivre le yuan, progresse de 0,6%, non loin d'un plus haut de deux ans et demi touché le dernier jour de 2020.

L'euro avance à 1,2297 dollar après un pic la veille à 1,2309 tandis que la livre sterling s'octroie 0,49% contre le billet vert.

TAUX

Du côté de l'obligataire, le rendement du Bund à dix ans a fini la journée en hausse à -0,580% et celui des Treasuries à dix ans avance de plus de trois points de base, à 0,9582%.

LES INDICATEURS DU JOUR

L'activité manufacturière aux Etats-Unis a atteint en décembre son niveau le plus élevé depuis près de deux ans et demi, à 60,7 contre 57,5 le mois précédent, alors que les économistes interrogés par Reuters attendaient un recul à 56,6, selon l'enquête mensuelle de l'Institute for Supply Management (ISM).

(édité par Bertrand Boucey)

par Laetitia Volga