New York (awp/afp) - Wall Street montait légèrement vendredi à la mi-séance et restait sereine malgré des chiffres plutôt décevants sur l'emploi américain, dans l'idée qu'un resserrement monétaire était moins probable aux Etats-Unis: le Dow Jones prenait 0,45% et le Nasdaq 0,44%.

Vers 16H00 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average gagnait 82,83 points à 18.502,13 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 23,15 points à 5.250,36 points. L'indice élargi S&P 500 avançait de 8,94 points, à 0,41%, à 2.179,80 points.

"Les investisseurs ont pris connaissance de chiffres de l'emploi qui correspondaient exactement à ce qu'ils pouvaient espérer", a assuré Michael James, de Wedbush Securities.

Certes, les chiffres, annoncés par le gouverment américain pour le mois d'août, se sont révélés assez décevants avec seulement 151.000 nouvaux emplois aux Etats-Unis, mais Wall Street en a immédiatement pris son parti.

Avec un taux de chômage maintenu sous 5%, "les chiffres restent bons, mais pas trop excellents" à l'aune des perspectives monétaires américaines, a avancé M. James. "Il est désormais probable que la hausse des taux soit reportée après septembre."

Les responsables de la Réserve fédérale (Fed) qui n'a encore rien fait cette année pour limiter son soutien à l'économie, ont récemment agité l'éventualité d'un resserrement à la fin du mois, mais ils l'ont largement conditionné à de bons chiffres de l'emploi.

Autre raison à la réaction limitée des investisseurs, dont beaucoup ne feront d'ailleurs leur rentrée que mardi au sortir d'un week-end de trois jours, ces chiffres laissent beaucoup d'analystes sceptiques en cette période estivale.

"Les chiffres d'août ont une tendance manifeste à être d'abord sous-estimés puis révisés en hausse par la suite", ont expliqué dans une note les experts de HFE Economics. "Si l'on en croit les derniers chiffres sur les inscriptions au chômage, il n'y a aucun signe d'un affaiblissement significatif du marché du travail."

Enfin, Wall Street, qui n'a par ailleurs guère réagi aux annonces d'une réduction du déficit commercial américain d'une progression des commandes industrielles en juillet, profitait parallèlement d'un rebond du marché pétrolier.

"Les cours du pétrole avaient passé la semaine sous pression", a rappelé M. James, pour qui leur rebond "apporte un soutien psychologique à la Bourse".

- Lululemon chute -

Parmi les valeurs, le fabricant d'armes à feu Smith & Wesson reculait de 6,39% à 27,69 dollars, malgré de fortes progressions de ses ventes et bénéfices, ainsi que des prévisions relevées. L'action avait, certes, bondi la veille dans l'attente manifeste d'excellents résultats.

Lululemon, spécialiste des vêtements de sport, chutait de 9,27% à 69,55 dollars, malgré l'annonce de ventes et d'un bénéfice net en hausse au dernier trimestre, ses prévisions semblant décevoir les investisseurs.

Egalement dans le secteur, les magasins de vêtements Gap perdaient 1,85% à 24,10 dollars après l'annonce d'une baisse de leurs ventes à périmètre comparable en août.

Le fabricant de semi-conducteurs Broadcom perdait 1,63% à 174,20 dollars après avoir fait état d'une perte trimestrielle, quand bien même considérablement réduite par rapport à la même époque de l'an dernier.

Yum! Brands, maison mère des enseignes de restauration rapide KFC, Pizza Hut et Taco Bell, gagnait 1,11% à 91,77 dollars après avoir annoncé la vente d'une part de sa filiale chinoise dans le cadre d'une scission afin que celle-ci soit cotée indépendamment à New York d'ici novembre. L'un des acheteurs est affilié au géant chinois du commerce en ligne Alibaba, qui s'adjugeait 1,78% à 99,15 dollars sur sa cotation new-yorkaise.

Le marché obligataire reculait, le rendement des bons du Trésor à 10 ans montant à 1,605% contre 1,566% jeudi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,274% contre 2,230% précédemment.

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