New York (awp/afp) - Wall Street a ouvert en hausse vendredi sans se laisser abattre par des chiffres décevants sur l'emploi américain, certains investisseurs y voyant la garantie d'une politique monétaire plus longtemps accommodante aux Etats-Unis: le Dow Jones prenait 0,63% et le Nasdaq 0,59%.

Vers 14H00 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average gagnait 115,43 points à 18.534,73 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 30,78 points à 5.258,00 points. L'indice élargi S&P 500 avançait de 13,53 points, soit 0,62%, à 2.184,39 points.

Jeudi, la Bourse de New York avait fini sans vraie tendance, restant prudente à la veille des chiffres sur l'emploi: le Dow Jones avait gagné 0,10% à 18.419,30 points et le Nasdaq 0,27% à 5.227,21 points.

Désormais, Wall Street ouvre en hausse, "après des chiffres moins bons que prévu sur l'emploi en août", ont écrit les experts de la maison de courtage Charles Schwab.

Selon les chiffres mensuels publiés vendredi par le gouvernement américain, l'économie américaine a créé 151.000 nouveaux emplois, moins qu'attendu par les analystes, même si le taux de chômage est resté stable à moins de 5%.

Pour les observateurs, la sérénité de Wall Street face à ces chiffres médiocres, qui témoignent aussi d'une très faible augmentation de salaires, peut s'expliquer de deux manières.

D'abord, "ils éloignent la perspective d'une hausse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale dès septembre", ont avancé les experts de Charles Schwab, évoquant aussi en ce sens un mauvais indice publié la veille sur l'activité industrielle américaine.

Les responsables de la banque centrale américaine, qui n'a encore rien fait cette année pour limiter son soutien à l'économie, ont récemment agité l'éventualité d'un resserrement à la fin du mois, mais ils l'ont conditionné entre autres à de bons chiffres de l'emploi.

Autre raison à la réaction limitée des investisseurs, dont beaucoup ne feront d'ailleurs leur rentrée que mardi au sortir d'un week-end de trois jours, ces chiffres laissent beaucoup d'analystes sceptiques.

"Les chiffres d'août ont une tendance manifeste à être d'abord sous-estimés puis révisés en hausse par la suite", ont expliqué dans une note les experts de HFE Economics.

"Si l'on en croit les derniers chiffres sur les inscriptions au chômage, il n'y a aucun signe d'un affaiblissement significatif du marché du travail", ont-ils conclu.

- Gap baisse -

Parmi les valeurs, Lululemon, spécialiste des vêtements de sport, chutait de 10,52% à 68,59 dollars, malgré l'annonce de ventes et d'un bénéfice net en hausse au dernier trimestre, ses prévisions semblant décevoir les investisseurs.

Egalement dans le secteur, les magasins de vêtements Gap perdaient 3,18% à 23,77 dollars après l'annonce d'une baisse de leurs ventes à périmètre comparable en août.

Yum! Brands, maison mère des enseignes de restauration rapide KFC, Pizza Hut et Taco Bell, gagnait 0,96% à 91,64 dollars après avoir annoncé la vente d'une part de sa filiale chinoise dans le cadre d'une scission afin que celle-ci soit cotée indépendamment à New York d'ici novembre. L'un des acheteurs est affilié au géant chinois du commerce en ligne Alibaba, qui s'adjugeait 1,79% à 99,16 dollars sur sa cotation new-yorkaise.

Le fabricant de semi-conducteurs Broadcom perdait 3,76% à 170,43 dollars après avoir fait état d'une perte trimestrielle, quand bien même il l'a considérablement réduite par rapport à la même époque de l'an dernier.

Le fabricant d'armes à feu Smith & Wesson reculait de 4,90% à 28,13 dollars, malgré de fortes progressions de ses ventes et bénéfices, ainsi que des prévisions relevées.

Le marché obligataire reculait, le rendement des bons du Trésor à 10 ans montant à 1,599% contre 1,566% jeudi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,275% contre 2,230% précédemment.

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