Le distributeur, qui bataille pour retrouver la confiance des marchés en multipliant les cessions d'actifs afin de se désendetter, a fait savoir dans un communiqué que ses réflexions, "qui s'inscrivent dans le cadre de la revue permanente de ses investissements (...) n’ont abouti à aucun élément matériel qui justifierait une annonce au marché".

Cette déclaration fait suite à la parution d’articles de la presse brésilienne faisant état de l’annonce prochaine d’une opération de combinaison de ses actifs en Amérique Latine, précise-t-il.

A la Bourse de Paris, le titre Casino poursuit sa glissade. Le titre cède 1,28% à 34,07 euros à 12h45, après être tombé à 34,00 euros en matinée, un plus bas niveau depuis le 17 septembre 2018.

Il accuse une baisse de 6,3% depuis le début de l'année, alors que son concurrent Carrefour s'adjuge 17,4% sur la période et que l'indice sectoriel de la distribution avance de 18,8%.

Les investisseurs se focalisent sur la capacité de Casino à générer de la croissance et à dégager de la trésorerie de façon intrinsèque, sans l'aide de cessions de magasins déficitaires.

Ils s'interrogent aussi sur les conséquences des ventes massives de murs de magasins destinées à alléger la dette.

Nombre d'analystes estiment que ces cessions de murs et le coût des loyers qu'elles engendrent sont synonymes de fuite en avant et ne constituent pas une stratégie durable dans le temps.

Le groupe a été dégradé par les agences de notation Moody's et Standard & Poor's en avril.

La structure de détention des actifs de Casino en Amérique latine est complexe.

Au Brésil, le groupe détient Grupo Pão de Açúcar et ses magasins de semi-gros Assai, GPA contrôlant, lui, 36,27% du distributeur d'électronique Via Varejo que Casino tente de vendre depuis novembre 2016.

En Colombie, en Argentine, en Uruguay et au Chili, ses actifs sont regroupés au sein de l'entité cotée en Colombie Grupo Exito, qui contrôle à son tour GPA.

GPA a douché le marché brésilien mercredi, en publiant une chute de 17,9% de son bénéfice net consolidé au premier trimestre, entraînant un plongeon de 7,4% de son titre en Bourse.

(Jean-Michel Bélot et Pascale Denis)