Paris (awp/afp) - Les ventes du distributeur Casino ont baissé de 2,3% en France au premier trimestre 2023, une mauvaise performance dans un contexte d'inflation qui gonfle le chiffre d'affaires de la grande distribution, et le groupe a annoncé jeudi avoir sensiblement baissé ses prix pour attirer les clients.

Casino, qui a réalisé des ventes de 5,4 milliards d'euros (5,3 milliards de francs suisses) au premier trimestre (3,27 milliards en France hors son e-commerçant CDiscount) n'a pas voulu faire de commentaire jeudi sur les discussions en cours avec Teract et Intermarché ou sur la volonté du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky de monter à son capital.

Concernant l'activité en France au premier trimestre, Monoprix et Franprix, enseignes de proximité et de centre-ville du groupe Casino notamment présentes en Ile-de-France, ont vu leurs ventes progresser sur un an respectivement de 0,6% et 6,3%.

Des hausses à relativiser au vu de la forte inflation des prix dans l'alimentaire, mesurée à près de 16% sur un an en mars.

Les supermarchés et hypermarchés Casino ont eux enregistré "un nouveau trimestre difficile", reconnaît le groupe, et ont amorcé "dès le mois de décembre une campagne substantielle de baisse de prix sur l'ensemble des rayons, permettant de réduire les écarts avec les concurrents".

Cette campagne, "de l'ordre de 5 à 10%" suivant les magasins, "s'est intensifiée sur la fin du premier trimestre", précise encore Casino.

L'Ebitda, un indicateur de la rentabilité de l'activité du groupe, est toujours orienté à la baisse - 204 millions d'euros au premier trimestre 2023 contre 282 un an plus tôt -notamment en France. L'objectif est "d'arrêter cette baisse dès que possible", a indiqué le directeur financier du groupe David Lubek jeudi lors d'une visioconférence de presse.

Il a précisé que la dette du groupe était restée stable à fin mars par rapport à fin 2022, à 4,5 milliards d'euros, malgré la cession d'une participation de 18,8% dans l'enseigne brésilienne Assai - qui n'est plus consolidée dans les activités de Casino depuis mars.

Le groupe d'origine stéphanoise, qui emploie 200.000 personnes dans le monde dont un gros quart en France, se débat depuis plusieurs années avec des problèmes d'endettement, d'abord des sociétés holding par lesquelles le PDG de Casino, Jean-Charles Naouri, contrôle le distributeur (sociétés Rallye, Foncière Euris, Finatis et Euris), puis du groupe lui-même.

L'assemblée générale des actionnaires est prévue le 10 mai à Paris.

afp/jh