PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont fini en hausse mardi, la confiance dans la reprise, alimenté par les bonnes statistiques du jour, ayant permis aux marchés d'entamer le mois de juin sur une note positive.

À Paris, le CAC 40 a gagné 0,66% à 6.489,4 points après avoir touché un pic depuis septembre 2000 à 6.521,57. Le Footsie britannique a pris 0,82% et le Dax allemand a avancé de 0,95% après un plus haut historique en séance.

L'indice EuroStoxx 50 affiche un gain de 0,8% en clôture, le FTSEurofirst 300 de 0,75% et le Stoxx 600 de 0,75%.

Ce dernier et l'indice MSCI mondial ont une nouvelle fois inscrit de nouveaux records ce mardi, encouragés par la succession de solides statistiques dans le secteur manufacturier.

L'indice PMI du secteur en zone euro a progressé à un rythme de croissance sans précédent tandis qu'en Chine, il est remonté à son plus haut niveau depuis décembre.

Aux Etats-Unis, la croissance de l'activité manufacturière a également accéléré en mai, la forte demande qui accompagne la reprise ayant dynamisé les commandes.

L'accélération de l'inflation en zone euro à 2,0% en rythme annuel en mai en première estimation, donc au-dessus de la cible fixée par la Banque centrale européenne, n'a pas remis en cause la tendance.

La BCE, dont le Conseil des gouverneurs se réunira le 10 juin, a indiqué à plusieurs reprises s'attendre à une poussée de l'inflation transitoire, laissant entendre qu'il serait prématuré de parler d'un retrait rapide des mesures de soutien.

VALEURS

Profitant des bonnes statistiques, tous les secteurs européens ont fini la journée dans le vert à commencer par celui des matières premières (+2,85), de l'énergie (+2,21%) et de l'automobile (+2,28%).

TechnipFMC (+3,5%), ArcelorMittal (+2,4%) et Total (+2,4%) ont signé les plus fortes progressions de l'indice CAC 40.

Accor Acquisition Company (-0,5%), le SPAC ("Special Purpose Acquisition Company") sponsorisé par le groupe hôtelier Accor, a fini en baisse pour ses débuts boursiers qui marquent la première cotation d'un corporate SPAC en Europe.

Ailleurs en Europe, Daimler a pris 2,56% après avoir signé un accord avec Nokia (+0,11%) mettant fin aux différentes poursuites en justice engagées par les deux groupes sur les brevets technologiques et le paiement de redevances.

La plus forte baisse du Stoxx 600 a été pour l'éditeur polonais de jeux vidéo CD Projekt qui a chuté de 9,1% après des résultats trimestriels de nouveau plombés par le fiasco de "Cyberpunk 2077".

À WALL STREET

A l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones prenait 0,37%, le S&P 500 0,07% tandis que le Nasdaq, après un début de séance en hausse, reculait de 0,15%.

Aux valeurs, Chevron et Exxon Mobil gagnent respectivement 2,39% et 2,91% grâce à la progression soutenue des cours du pétrole.

En baisse, Johnson & Johnson cédait 1,78% après le rejet par la Cour suprême américaine de la demande d'appel du groupe, confirmant ainsi une condamnation de 2,12 milliards de dollars de dommages et intérêts dans le scandale du talc pour bébé.

TAUX

Le rendements du Bund allemand à dix ans a fini quasiment stable.

Le dix ans italien a reculé en séance au plus bas depuis trois semaines, signe que les marchés anticipent le maintien de la politique de la BCE en matière de rachats d'obligations le 10 juin.

"Les rendements du Bund allemand ont brièvement augmenté puis sont retombés immédiatement après les premières données de l'inflation et cela m'incite à penser que les marchés ne perçoivent aucun risque de 'tapering' lors de la réunion de la BCE la semaine prochaine", a déclaré Althea Spinozzi, stratégiste chez Saxo Bank.

Le rendement des Treasuries à dix ans gagne plus de trois points de base à 1,6215%.

CHANGES

S'il porte les actions mondiales, l'appétit pour le risque est en revanche défavorable au dollar, qui baisse de 0,33% face un panier de devises internationales.

L'euro atteint environ 1,224 dollar.

La livre sterling (-0,29%) retombe après avoir inscrit un plus haut de trois ans face au billet vert, à 1,4248.

PÉTROLE

Les cours du pétrole grimpent avec la perspective d'une augmentation de la demande cet été, notamment aux Etats-Unis, avant une réunion ministérielle de l'Opep et de ses alliés qui, selon plusieurs sources, ne devraient pas modifier leur stratégie concertée de production.

Le baril de Brent avance de 1,26% à 70,19 dollars après un pic à 71,38 pour la première fois en trois mois. Le baril de brut léger américain (WTI) gagne 2,07% à 67,69 dollars au plus haut depuis novembre 2018.

(Laetitia Volga, édité par Jean-Michel Bélot)