Crédit Agricole enregistre un repli de 4,08% à 9,31 euros. L'établissement bancaire a fait état d'un bénéfice net de 1,35 milliard d’euros en léger recul sur un an de 3,6% mais supérieur aux attentes au titre du troisième trimestre. Au cours de cette période, les activités dans la banque de détail et les financements ont compensé un recul dans les activités de marché et la décollecte dans la gestion d'actifs.

Le produit net bancaire (PNB) de Crédit Agricole a progressé de 0,6%, à 5,56 milliards d'euros au troisième trimestre. Dans le détail, les revenus de la gestion de fortune ont augmenté de 11,6%, à 226 millions d'euros, tandis que l'activité d'assurance a crû plus modestement (+1,3%, à 602 millions d'euros). En revanche, la gestion d'actifs a décroché, avec une baisse de 4,7% de ses revenus, à 738 millions d'euros.

Les revenus sous-jacents de la banque de financement et d'investissement ont progressé de 4,5%, à 1,3 milliard d'euros, grâce à un effet de change favorable et à la bonne performance de la banque de financement. Les activités de marché ont accusé un recul de 5,7%, à 520 millions d'euros.

Dans la banque de détail en France, Crédit Agricole a été affecté par les spécificités du marché du crédit immobilier à taux fixe associées à la réglementation sur le taux d'usure ainsi que par la hausse de la rémunération des livrets d'épargne réglementée. La hausse des commissions a compensé malgré tout le recul de la marge nette d'intérêt.

Par ailleurs, le coût du risque de Crédit Agricole a atteint au troisième trimestre 30 points de base, un niveau équivalent à celui enregistré avant la crise du Covid-19 en 2019. Il progresse toutefois de 35% par rapport au troisième trimestre 2021, année de relance de l'économie. Crédit Agricole a maintenu son approche prudente et révisé ses scénarios économiques.

Le ratio de solvabilité CET1 de Crédit Agricole a reculé de 90 points de base par rapport au 30 décembre 2021, pour s'établir à 11% au 30 septembre 2022, dans la fourchette cible du groupe dans son plan à moyen terme. La baisse s'explique par l'impact de la hausse des taux générant des moins-values latentes en assurance vie, l'impact sur les marchés notamment des changes et la Russie.

"Ces effets de marché sont réversibles et le ratio de solvabilité de Crédit Agricole reste à 310 points de base au-dessus des exigences réglementaires, bien plus que d'autres banques systémiques", souligne Jérôme Grivet, directeur général délégué de la banque verte. Qui a réitéré son intention de verser un dividende de 20 centimes par action en 2023 au titre du rattrapage du dividende 2019.

"Les performances opérationnelles de ce trimestre ont été inférieures aux attentes et le ratio de capital a reculé, ce qui laisse moins de place pour des distributions supplémentaires de capital, bien que Casa ait réitéré son intention de verser 20 centimes par action comme dividende au titre de rattrapage pour l'exercice 2019", a souligné Royal Bank of Canada, dans une note.